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Le réchauffement Erythrée-Ethiopie dégèle les relations Erythrée-Somalie
Le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, est arrivé le 28 juillet 2018 à Asmara pour «une visite officielle de trois jours» en Erythrée, a indiqué le ministre érythréen de l'Information, Yemane Gebremeskel. Jusque-là, la Somalie accusait l’Erythrée de soutenir les milices islamistes shebabs. Mais le réchauffement entre Asmara et l’Ethiopie semble avoir débloqué la situation…
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La télévision érythréenne a diffusé sur Facebook des images du président somalien, dit Farmajo, échangeant de chaleureuses poignées de mains et embrassade avec le chef de l'Etat érythréen, Issaias Afeworki, venu l'accueillir à l'aéroport.
Outre les discussions avec son homologue, Farmajo devait visiter «des lieux de développement» pendant son séjour, a précisé Yemane Gebremeskel. Il est accompagné des ministres de l'Information, de la Culture, du Tourisme, des Transports, de la Construction.
Lors de leurs entretiens, les deux dirigeants ont évoqué «les dossiers régionaux qui intéressent les deux pays», a précisé Reuters. «La Somalie est prête à écrire un nouveau chapitre de ses relations avec l'Erythrée. La coopération régionale est la clef du progrès dans la Corne de l'Afrique», a twitté Abdinur Mohamed, directeur de la communication du président somalien.
Depuis plus d'une décennie, les deux pays entretiennent des relations tendues. Et ce en raison notamment du soutien présumé d'Asmara aux islamistes shebabs, affiliés à Al-Qaïda et qui ont juré la perte du gouvernement somalien. Mogadiscio accusait Asmara de leur fournir des armes.
Pour l’Erythrée, ces accusations émanaient de son ennemi d’alors, l’Ethiopie. Quoiqu’il en soit, elles valent à Asmara d'être sous le coup de sanctions de l'ONU depuis 2009. Lesquelles imposent notamment des gels d'avoirs et des interdictions de voyage à l'étranger pour des responsables politiques et militaires, ainsi qu'un embargo sur les armes.
Mais les autorités érythréennes ont toujours contesté ces accusations. Les derniers rapports des experts de l'ONU montrent qu'il n'existe pas de preuves d'un tel soutien.
Une conséquence du rapprochement Erythrée-Ethiopie
La visite du dirigeant somalien fait suite au rapprochement entre l'Erythrée et l'Ethiopie. Ces deux pays ont signé le 9 juillet une déclaration commune mettant fin à près de deux décennies d'état de guerre, depuis leur dernier conflit en 1998-2000.
La Somalie était jusque-là l'alliée de l'Ethiopie. Laquelle lui fournit des troupes pour lutter contre les shebabs.
Le nouveau Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, arrivé au pouvoir en avril, a changé la donne en initiant le rapprochement entre son pays et l'Erythrée. L'Ethiopie a déjà formellement demandé à l'ONU que les sanctions à l'encontre de l'Erythrée soient levées. Et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a laissé entendre que l’organisation internationale pourrait accéder à cette requête.
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