Ouganda : jusqu'à 5 ans de prison pour le port d'un béret rouge, symbole de l'opposition
Les civils ougandais n'ont désormais plus le droit de porter un béret rouge, utilisé par l'opposant Bobi Wine et ses partisans comme symbole de "résistance".
Le gouvernement ougandais a publié une liste de vêtements et accessoires militaires officiels (lien en anglais), dont le béret rouge, soulignant que leur possession par des civils est passible d'une "peine de prison ne pouvant pas excéder les cinq ans".
"Le code vestimentaire des Forces de défense du peuple ougandais a été inscrit dans la loi", s'est félicité dans un communiqué le général Richard Karemire, porte-parole de l'armée, précisant que cette loi est le fruit d'un processus lancé "plusieurs années" auparavant. Il a évoqué un "engagement à définir l'identité (...) d'une armée professionnelle ainsi qu'à adhérer aux protocoles de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est".
"Symbole de résistance"
L'opposant Bobi Wine, qui a fait du béret rouge un "symbole de résistance", a estimé que cette interdiction est "une honte" dans un email adressé à l'AFP.
Can we increase the volume? https://t.co/MoQIfint4f
— BOBI WINE (@HEBobiwine) October 3, 2019
"Le Pouvoir du peuple est plus fort qu'un béret rouge, nous sommes plus grands que notre symbole. Nous sommes un mouvement politique en plein essor qui lutte pour l'avenir de l'Ouganda et nous continuerons notre combat pour la démocratie et la prospérité de tous les Ougandais", a-t-il déclaré.
Un responsable de son mouvement, le "Pouvoir du peuple", a affirmé que les partisans de Bobi Wine continueraient de porter le béret.
Le rappeur à l'assaut de la présidence
"Aucune intimidation ne nous fera craindre l'exercice de nos droits, a soutenu Ivan Boowe. En établissant que notre code vestimentaire est un habit militaire, le gouvernement tente d'interdire le mouvement Pouvoir du peuple, mais nous sommes prêts à faire face à n'importe quelle action du gouvernement."
Le député Bobi Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom et chanteur de profession, est devenu l'un des opposants les plus critiques du président Museveni, au pouvoir depuis 1986. Il a été arrêté plusieurs fois et les autorités l'ont empêché à plusieurs reprises de se produire en public. Il a annoncé, fin juillet 2019, sa candidature à la présidentielle de 2021.
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