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RDC: des centaines de milliers d’enfants en danger de mort

Tous les signaux laissent redouter une crise humanitaire majeure en République démocratique du Congo. Dans ce pays-continent d’Afrique centrale, plus de 400.000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère et pourraient mourir en 2018, annoncent différentes agences de l'ONU.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
 Un enfant souffrant de malnutrition accueilli dans un centre de santé de Tshikapa, dans la région du Kasaï, le 20 octobre 2017. (Photo AFP/John Wessels)

Rien que dans les provinces du Kasaï, ravagées par un conflit qui a paralysé toutes les activités agricoles, quelque 250.000 enfants seraient en danger de mort dans les prochains mois, alerte le Programme alimentaire mondial.

Cette région, située dans le centre du pays, a été en proie à des affrontements sanglants entre l’armée congolaise et des milices. Résultat: les habitations ont été incendiées et les récoltes détruites. Plus d’un million et demi de personnes ont dû fuir leurs habitations.

A la faveur de la baisse d’intensité des combats, les populations tentent de regagner timidement leurs villages. Elles manquent de tout et ont besoin d’une assistance sanitaire et nutritionnelle urgente. Selon l’Unicef, «leurs conditions ne devraient pas s’améliorer avant juin 2018».
De retour de la brousse où ils avaient fui les combats, des habitants de Kasala dans la région du Kasaï attendent la distribution de l'aide alimentaire le 25 octobre 2017. (Photo AFP/John Wessels)

«Un Etat prédateur de son peuple»
La crise humanitaire majeure qui plane sur la RDC est alimentée et aggravée par la crise politique à Kinshasa, où l’opposition radicale réclame le départ du président Joseph Kabila dont le mandat s’est achevé fin 2016. Le pays n’arrive toujours pas à organiser des élections pour lui choisir un successeur.

Dans un entretien à Radio Okapi, le 13 septembre 2017, le représentant du Vatican en RDC, Luis Mariano Montemayor, avait dénoncé «une tradition d’Etat prédateur de son peuple». Le nonce apostolique a appelé une nouvelle fois à faire acheminer au plus vite de la nourriture et des médicaments aux milliers de déplacés de la région du Kasaï où sévit une grave insécurité alimentaire.

Face à l’ampleur du drame, des responsables religieux congolais, dont le très influent archevêque de Kinshasa, le cardinal Monsengwo, appellent à une conférence internationale pour mobiliser les moyens financiers et humains. Dans un communiqué publié à Kinshasa, ils insistent sur «la détresse absolue des populations et le drame humanitaire d’une ampleur considérable» qui menace le pays.

Selon le Haut-commissariat des Nations Unies aux réfugiés, la RDC compterait actuellement quatre millions de déplacés, avec une progression de 1,7 million cette année.

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