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RDC : «Notre peuple a été chosifié», dénonce le candidat Vital Kamerhe
C’est la troisième candidature enregistrée par la Commission électorale pour la présidentielle du 23 décembre. Le président de l’Union pour la nation congolaise, Vital Kamerhe, a déposé son dossier de candidature le lundi 6 août 2018. Il appelle à l’union de l’opposition face au président sortant Joseph Kabila, «un homme qui ne sait plus dans quel pays il vit», affirme-t-il.
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Ce n’est pas la première fois que Vital Kamerhe tente de conquérir le pouvoir à Kinshasa. Il avait déjà été candidat à l’élection présidentielle de 2011 remportée par Joseph Kabila, son ex-allié politique dont il avait dirigé la campagne électorale en 2006. Il s’en était séparé en 2009, en démissionnant avec fracas de son poste de président de l’assemblée nationale.
Une capitale transformée en dépotoir
Vital Kamerhe reproche à son ancien compagnon de route d’avoir transformé le pays en dépotoir. A commencer par sa capitale, Kinshasa, où la population a été clochardisée.
«Une capitale insalubre, envahie par des immondices. Le désespoir et la peur du lendemain a élu domicile dans la majorité des foyers congolais… Je suis en colère de voir que notre peuple est chosifié. De voir que 99% des Congolais croupissent dans la misère», observait-il au cours d’une conférence de presse en janvier 2018.
«On ne peut plus tirer les choses en longueur»
Ces derniers mois, l’opposant Kamerhe a mis en garde Joseph Kabila contre toute tentative de se maintenir au pouvoir au mépris de la Constitution congolaise. On ne peut plus accepter de tirer les choses en longueur, a-t il prévenu.
«A deux reprises, nous lui avons donné l’occasion de sortir par la grande porte. Aucun autre président africain n’a eu cette occasion… Nous sommes totalement dans une situation de flou juridique en ce qui concerne sa légitimité. Puisque la prolongation que nous lui avons donnée était d’une année et pas plus. Et ça s’est terminé le 31 décembre 2017».
Vital Kamhere est formel : quel que soient les stratagèmes de la majorité présidentielle, «le carton rouge est là. Même la tricherie ne passera pas», avertit l’opposant.
Oui à une candidature unique de l’opposition
Le président de l’Union pour la nation congolaise appelle par conséquent toutes les forces vives du pays, et particulièrement toute l’opposition congolaise, à s’unir pour imposer l’alternance. Nous devons, affirme-t-il, tirer les leçons de nos erreurs du passé.
«Si mes amis me présentent un programme qui est meilleur que le mien ou si, en discutant, ils me démontrent que ce n’est pas moi, mais un autre candidat qui a le plus de chance de l’emporter, je vais le soutenir», a-t il confié à RFI après avoir été investi par son parti.
«Le Congo, une bijouterie sans sentinelle»
Vital Kamerhe affirme avoir un programme ambitieux pour soulager les Congolais. Pour que le peuple obtienne «le droit de vivre dignement sur les terres de ses ancêtres». Et pour lui, cela passe par la reprise en main des immenses richesses dont regorge le Congo.
«Le Congo est comparable à une bijouterie où il n’y a pas de sentinelle et qui n’a même pas de porte. Le potentiel minier du pays est estimé à 24.000 milliards de dollars. C’est-à-dire plus que les PIB réunis des Etats Unis et de l’Europe occidentale», confiait-il à Géopolis en février 2016.
Des ressources qui ne servent pas à répondre aux besoins de nos concitoyens, se plaignait-t-il. Il promet de changer la donne. Pour que les richesses du pays cessent d’être son principal malheur.
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