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Souad Abderrahim, candidate du parti Ennahdha, première femme maire de Tunis
Souad Abderrahim, tête de liste du parti islamiste Ennahdha lors des récentes élections municipales, a été élue mardi 26 juillet maire de Tunis, une première pour une femme. Membre du bureau politique d'Ennahdha, elle se définit comme indépendante.
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Le titre n'existe pas dans sa version féminine: Cheikh Madina. Il va falloir pourtant l'adapter. La tête de liste du parti islamiste, qui préfère se définir comme «musulman démocrate», Souad Abderrahim, est devenue, ce mardi 3 juillet 2018, maire de Tunis, une première dans le pays. A l'issue des élections municipales, en mai dernier, Souad Abderrahim, membre du bureau politique d'Ennahdha mais qui se dit indépendante, a été élue par les nouveaux conseillers municipaux, avec 26 voix contre 22 pour son principal adversaire, Kamel Idir, ancien responsable local sous le régime de Zine el Abidine Ben Ali et tête de liste du parti Nidaa Tounès.
#SouadAbderrahim premier maire démocratiquement élu de la ville de #Tunis, première femme et première non-baldia à ce poste, premier maire femme d'une capitale arabe. Historique ! pic.twitter.com/vwIy6wktAs
— Amal FETHI (@TunisianHope) July 3, 2018
Le site tunisien Webdo rappelle que son adversaire a joué la carte conservatrice pour faire face à la candidate du parti islamiste. «Comment une femme peut-elle être une «cheikh»? Vous imaginez une femme la nuit du 27 du Ramadan (Laylat Al Qadr, la Nuit du destin) dans une mosquée? On a des traditions religieuses, malheureusement! (…) Moi, je vois la femme dans des positions plus importantes que celle d’une «cheikh» de la Médina. On ne peut quand même imposer aux gens qu’une femme soit leur imam, ce n’est pas possible!», a déclaré Fouad Bouslama, chargé de communication au sein de Nidaa Tounès.
Géopolis a rencontré Souad Abderrahim en mai 2018. La nouvelle cheikha de Tunis a affirmé que «candidature est une fierté pour les femmes tunisiennes. Elle revêt une importance politique et symbolique. Si je suis élue maire, j’entends protéger les acquis des femmes et travailler à les améliorer». Nul doute que ses actes seront scrutés à la loupe par les progressistes et associations féministes qui se méfient de son étiquette islamiste.
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