Togo: une marche des femmes pour demander le départ de Faure Gnassingbé
Le 20 janvier 2018, la vague de protestation dans le pays a pris un nouveau tour dans la lutte contre l'accaparement du pouvoir par une seule famille depuis plus de 50 ans. Des milliers de Togolaises ont ainsi battu le pavé pendant plusieurs heures, afin, comme l'a déclaré l'une d'elles, de «prendre en main leur destin» dans un pays où, ajoute-t-elle, «il n'y a pas de travail et où l'activité économique est au ralenti». «Si les gens veulent discuter, que les discussions soient cette fois-ci sincères et que tous les sujets soient abordés pour une alternance au Togo», a encore plaidé cette manifestante.
Les femmes togolaises réclament la démission pure et simple du roi FaureE Gnass.Retour dela C92 votée par le peuple. pic.twitter.com/FIzGSHqg3l
— Germain Damekpor (@BellaSokpo) January 20, 2018
Le chef de file historique de l'opposition togolaise, Jean-Pierre Fabre, a salué une «belle initiative», expliquant que «face au refus du pouvoir d'avancer, les femmes ont décidé de rentrer dans le jeu». M. Fabre, le dirigeant de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), le 2e parti du pays, et Tikpi Atchadam, leader du Parti national panafricain (PNP) créé en 2014, incarnent à eux deux les deux pôles de l'opposition qui parlent aujourd’hui d’une seule voix.
L'opposition togolaise maintient depuis plusieurs mois la pression sur le gouvernement et exige un retour à l'ancienne Constitution votée en 1992, laquelle a été modifiée en 2002 par le général Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans. Son fils, Faure Gnassingbé, lui avait succédé en 2005 et avait été réélu en 2010 puis en 2015 au terme de scrutins contestés. Elle réclame notamment une limitation du nombre de mandats présidentiels et un scrutin à deux tours.
#Togo Debout# Les femmes Togolaises disent: Faure must go, now! 51 ans de dictature, ça suffit. pic.twitter.com/Orw2tTu5wC
— Sika de Souza (@akousika) January 21, 2018
Une foule immense au point d'arrivée de la marche des femmes togolaises pour le retour à la constitution de 1992 et le départ de Faure GNASSINGBE. pic.twitter.com/8ibMb2KC59
— UDS-TOGO (@UdsTogo) January 20, 2018
Si à Lomé la marche des femmes s’est déroulée sans incident, le Regroupement des Jeunes Africains pour la Démocratie et le Développement (Rejadd-Togo) a signalé une dizaine de blessés à Kara, la marche des femmes ayant été dispersée dès le départ par des individus armés de bâtons et de matraques.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.