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Zimbabwe: marche pour le retour de l'opposant Itai Dzamara kidnappé il y a 3 ans

Une manifestation a eu lieu le 9 mars dans les rues d’Harare pour réclamer des nouvelles du journaliste Itai Dzamara, disparu il y a 3 ans dans une rue de la capitale zimbabwéenne. Le jeune opposant au président Robert Mugabe n'a pas été revu depuis. Amnesty international et plusieurs diplomates occidentaux ont demandé au nouveau gouvernement zimbabwéen de «faire la lumière» sur cet enlèvement.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min

Itai Dzamara, ancien journaliste devenu chef d'un groupe d'opposants à Robert Mugabe, a été kidnappé le 9 mars 2015 alors qu'il sortait d'un salon de coiffure à Harare. Et n’a jamais été retrouvé.

Des dizaines de personnes se sont rassemblées le 9 mars 2018 dans un parc de la capitale où l'opposant organisait des manifestations anti-gouvernementales. Ils ont réclamé le retour du jeune homme «vivant ou mort».

«Ramenez-nous Itai», pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants. «L'enlèvement d'Itai a été supervisé par le gouvernement de la Zanu-PF (au pouvoir depuis 1980), par les services secrets», a affirmé son frère Patson Dzamara. «On en a assez des enlèvements. Itai doit être la dernière personne à avoir été kidnappée.»

Les autorités zimbabwéennes ont toujours nié toute implication dans la disparition d'Itai Dzamara, affirmant n'avoir aucune information sur son sort.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a également appelé les autorités zimbabwéennes à «intensifier leurs efforts» pour établir la vérité.

Espoir d'ouverture politique
«On ne peut pas laisser l'impunité se développer (...). Les gens ne disparaissent pas juste comme ça. Quelqu'un sait ce qui est arrivé à Itai Dzamara», a estimé Deprose Muchena, directeur d'Amnesty pour l'Afrique australe.

Dans un communiqué publié le 9 mars 2018, l'Union européenne et des diplomates américains ont appelé le nouveau gouvernement du Zimbabwe «à s'assurer que les violations des droits de l'Homme soient traitées avec fermeté et transparence afin de faire la lumière sur le sort de M.Dzamara.» 
«Sa disparition reste une ombre dans le nouveau paysage zimbabwéen», ont-ils estimé.

Après trente-sept ans au pouvoir, Robert Mugabe a été contraint de démissionner en novembre 2017, sous la pression de l'armée, de son parti, la Zanu-PF, et de la rue. Il a été remplacé par Emmerson Mnangagwa, son ancien vice-président qu'il avait limogé peu de temps auparavant.

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