RDC : Kinshasa et le M23 signent un accord de paix
Jeudi, Kinshasa et les rebelles du M23 ont entériné formellement à Nairobi la fin de leur conflit dans l'est de la République démocratique du Congo. Cet accord de paix vient plus d'un mois après la défaite militaire de la rebellion.
"Aujourd'hui, le gouvernement de RDC et le M23 ont respectivement signé des déclarations" en vue "de mettre fin aux activités armées du M23" et "sur les mesures nécessaires pour parvenir à une stabilité durable" et à "la réconciliation", a annoncé le président ougandais Yoweri Musevini dans un communiqué publié à Nairobi.
A Kinshasa, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a déclaré qu'il "n'y a pas d'accord" mais "deux déclarations unilatérales" et un communiqué qui annonce "la fin des pourparlers de Kampala", la capitale ougandaise où des négociations ont eu lieu de décembre 2012 au 3 novembre 2013 sans aboutir à la signature d'un accord de paix.
Le M23 (Mouvement du 23 Mars), né d'une mutinerie, en avril 2012, d'anciens rebelles intégrés à l'armée congolaise, a été défait militairement le 5 novembre par les Forces armées de la RDC(FARDC), soutenues par la Mission des nations unies pour la stabilisation de la RDC.
La rébellion avait concentré son action dans la province du Nord-Kivu, au sous-sol riche en ressources minières convoitées.
"Il y a une déclaration signée par le M23 et qui annonce la fin de la rébellion et la dissolution du M23 comme groupe armé", a indiqué le porte-parole du gouvernement congolais.
Le communiqué publié à Nairobi confirme notamment la "décision du M23 de mettre fin à la rébellion et de se muer en parti politique légal".
De son côté, Kinshasa s'engage à faciliter "la démobilisation, le désarmement et la réinsertion" des combattants et à déposer "au Parlement un projet de loi d'amnistie, qui n'est pas une amnistie générale et qui ne porte que sur les faits de guerre et d'insurrection".
Selon le gouvernement congolais, sont exclus de l'amnistie les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et autres violations graves des droits de l'Homme.
Après sa victoire militaire, Kinshasa a fait fi de la pression internationale qui souhaitait voir les deux anciens belligérants signer un accord de paix, en arguant que cela reviendrait à redonner une légitimité à un mouvement qui, selon Kinshasa, a cessé d'exister.
Aux termes du communiqué signé par M. Museweni, les engagements pris par le M23 et le gouvernement de Kinshasa doivent permettre entre autres "le retour des réfugiés et des personnes déplacées dans leur maison".
Ces engagements doivent également favoriser "la réconciliation nationale et la justice" et permettre des "réformes sociales, en matière de sécurité, et économiques".
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