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RD-Congo: des dizaines de groupes armés sévissent au Kivu

L'armée congolaise a intensifié ses bombardements le 17 juillet 2013 sur les positions du mouvement rebelle M23 au nord de Goma. Si cette rébellion est la plus connue, l'est de la République démocratique du Congo abrite toute une kyrielle de groupes armés, dont les intérêts divergent selon leur pays d'origine...
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme accusé d'être un espion des rebelles du M23 est emmené par l'armée congolaise, le 16 Juillet 2013. (AFP PHOTO/PHIL MOORE)

Ces groupes sillonnent le Kivu, zone de non-droit en proie aux violences ethniques, et dont le sous-sol regorge de minerais rares et précieux qui alimentent le conflit.
 
Alors que les alliances entre ces mouvements changent au gré des combats menés, ces miliciens terrorisent les populations civiles: ainsi, plus de deux millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur comme à l'extérieur du pays.
 
Le M23
Le principal groupe, qui déstabilise le Nord-Kivu depuis des mois, est surtout composé de Tutsis congolais. Intégrés à l'armée congolaise (FARDC) après un traité de paix en 2009, ils sont entrés en rébellion en avril 2012, estimant que l’accord n'avait jamais été respecté. Les autorités de Kinshasa et l'Onu accusent le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23.

 
Les Forces démocratiques alliées
Au départ, il s’agit d’un groupe armé d'opposition au président ougandais Yoweri Museveni, basé au pied des monts Ruwenzori, près de la frontière ougandaise. Kinshasa a longtemps été bienveillante à l’égard de ces combattants musulmans. Cela fait une petite dizaine d’années qu’ils affrontent les FARDC au nord de Goma.
Leur nombre: de quelques centaines à un peu plus d’un millier.
 
Les Forces démocratiques de libération du Rwanda
Ce sont des rebelles hutus rwandais refugiés en RDC après le génocide de 1994 contre  les Tutsis et Hutus modérés. Ils représentent une menace pour les civils congolais, malgré l’objectif avoué de renverser le régime rwandais. Le Rwanda accuse la République démocratique du Congo de les soutenir.
Leur nombre: de 1.500 à 2.000 hommes.

Les milices Maï-Maï
Composées d’une vingtaine de sous-groupes, les Maï-Maï contrent notamment les interventions armées du Rwanda dans l'est de la RDC depuis le génocide de 1994. L'armée congolaise pourrait appuyer certaines de ces milices pour combattre le M23 (comme les Nyatura ou l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain qui a permis le départ du M23 de Sake, ville proche de Goma). L'Onu pense au contraire que certains de ces groupes soutiendraient les mutins.
Leur nombre: de quelques dizaines à environ 1.500.

 
Le Front national de libération
Groupe burundais en rébellion contre les autorités de Bujumbura depuis les élections boycottées par l'opposition en 2010. Utilise le Sud-Kivu comme base de repli. Cible de campagnes de répression menées conjointement par les armées congolaise et burundaise.
 
Les Forces œcuméniques pour la libération du Congo
Elles sont soutenues par Antipas Mbusa Nyamwisi, un ancien chef rebelle ayant été ministre de l'Intérieur de RDC. Comme les Forces démocratiques alliées, elles agissent près de la frontière ougandaise et ont été accusées de coopération avec le M23.
 
Autres forces en présence
Les Raia Mutomboki ou les Forces de défense congolaises, qui se définissent comme des mouvements de défense des populations, alors même qu’ils s'en prennent régulièrement aux civils. L'Onu en accuse certains de faire alliance avec le M23.
 
D'autres milices opèrent encore ailleurs dans le pays, notamment en Ituri, district de la province Orientale situé au nord du Nord-Kivu, ou encore dans la riche province minière du Katanga, au sud.

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