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RDC: le parc national des Virunga prolonge sa fermeture pour cause d'insécurité
Le parc naturel des Virunga restera interdit aux touristes jusqu'en 2019. La plus ancienne aire protégée d'Afrique devait initialement rouvrir le 4 juin 2018 après une succession d'incidents meurtriers, mais la mort d'un ranger et l'enlèvement de deux touristes britanniques et de leur chauffeur congolais par un groupe armé, le 11 mai, a changé la donne.
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Les touristes qui pensaient pouvoir se rendre prochainement dans le parc national des Virunga pour admirer sa chaîne de volcans et ses gorilles de montagne, une espèce en danger d’extinction, vont devoir encore patienter. Ni la sécurité des visiteurs, ni celle d'ailleurs des rangers n'est garantie dans ce parc de 790.000 hectares, situé dans la province du Nord-Kivu. La raison: la multiplication des attaques et enlèvements, très lucratifs, par des milices et des groupes armés qui en ont fait leur fief depuis une vingtaine d'années.
Les gardes en premières ligne
Trois semaines après l'enlèvement de deux touristes britanniques et de leur chauffeur congolais par l'un de ces groupes, le directeur du parc, Emmanuel de Merode, un anthropologue d'origine belge, s'est adressé dans une lettre aux employés et aux clients du parc: «Il est très clair que la région des Virunga est profondément affectée par l'insécurité et que ce sera encore le cas pour un bon bout de temps.»
Pour permettre aux touristes de revenir dans le plus ancien parc national d'Afrique, ce fervent défenseur de la biodiversité exceptionnelle du site juge nécessaire la mise en place de «règles beaucoup plus strictes qu'auparavant». «Cela demande un investissement très important et rend impossible pour nous la réouverture du parc cette année», ajoute-t-il. Un appel aux principaux bailleurs de fonds que sont l’Union européenne et la fondation américaine Howard Buffett, ainsi que l’Unesco?
Depuis sa réouverture au public en 2014, après plusieurs années de guerres et de violences en RDC et dans les pays voisins (Rwanda, Soudan du Sud, Ouganda), le parc a accueilli quelque 17.000 visiteurs. Il représente un atout majeur pour le développement écononique des zones limitrophes du parc et leurs populations qui aspirent à accéder à l'électricité et à de meilleures conditions de vie. Mais en vingt ans, les attaques d'insurgés ont déjà coûté la vie à 176 rangers confrontés aux groupes armés. Ces derniers se livrent au commerce illigal de charbon de bois ou de viande de brousse et même d'ivoire qu'ils écoulent via l'Ouganda et le Rwanda voisins.
Emmanuel De Merode, le conservateur de l'un des parcs naturels les plus dangereux au monde #Virunga https://t.co/9DuVylMW1z via @franceinfo
— D. Cettour-Rose (@pink_domino) June 6, 2018
Depuis sa réouverture au public en 2014, après plusieurs années de guerres et de violences en RDC et dans les pays voisins (Rwanda, Soudan du Sud, Ouganda), le parc a accueilli quelque 17.000 visiteurs. Il représente un atout majeur pour le développement écononique des zones limitrophes du parc et leurs populations qui aspirent à accéder à l'électricité et à de meilleures conditions de vie. Mais en vingt ans, les attaques d'insurgés ont déjà coûté la vie à 176 rangers confrontés aux groupes armés. Ces derniers se livrent au commerce illigal de charbon de bois ou de viande de brousse et même d'ivoire qu'ils écoulent via l'Ouganda et le Rwanda voisins.
Deux militaires et un civil ont été tués le 21 mai 2018 dans une attaque d'hommes armés contre un convoi dans le parc. Le 9 avril, cinq gardes et un chauffeur avaient été tués par des assaillants. En 2014, Emmanuel de Mérode avait lui-même survécu à une attaque sur ce territoire classé au patrimoine mondial depuis 1994 et qui s’étend sur trois territoires, le Rwanda, la République démocratique du Congo (RDC) et l'Ouganda.
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