RDC : les opposants Tshisekedi et Moïse Katumbi bientôt de retour à Kinshasa
L’annonce faite par Etienne Tshisekedi est désormais relayée dans la capitale par le rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, une plateforme nouvellement créée sous l’égide de l’opposant historique.
L'opposition appelle d'une seule voix à des manifestations populaires dans le pays pour exiger la tenue dans les temps de la présidentielle, censée avoir lieu cette année.
«Il s’agira de dire au monde entier que le peuple congolais tient à sa constitution et ne veut plus de régime tyrannique», précise un de ses membres, Charles Mwando Nsimba.
«Kabila est arrivé au point terminal»
Pour Etienne Tshisekedi, le président Joseph Kabila et son gouvernement «sont arrivés au point terminal». Il a donc décidé de mettre fin à sa convalescence en Belgique où il réside depuis deux ans pour regagner Kinshasa et se joindre à la lutte. Pour que «grâce au concours de tous, nous ayons un processus électoral non entaché d’irrégularités, de fraudes et de manœuvres tendant à pérenniser le pouvoir actuel et ses hommes rejetés par le peuple» a annoncé le vieil opposant congolais dans un message remis l’agence Belga.
Moïse Katumbi : «Je ne suis pas en exil»
Etienne Tshisekedi pourrait être précédé à Kinshasa par un autre opposant congolais en rupture avec le pouvoir. Moïse Katumbi vient d’annoncer aussi son retour au pays. L’ancien gouverneur du Katanga, actuellement soigné à Londres, n’exclut pas de faire le voyage avec le président de l’UDPS.
«Si je suis libéré avant par mon médecin, je vais attendre le président Tshisekedi à Kinshasa. Et je demanderai à tout le peuple congolais, au rassemblement de l’opposition politique, de venir accueillir le président Tshisekedi», a déclaré Moïse Katumbi à RFI.
Candidat à l’élection présidentielle, il est sous la menace d’un procès pour atteinte à la sûreté de l’Etat. A cette accusation s’est ajoutée une condamnation à trois ans de prison pour litige foncier. Il pourrait donc être arrêté dès son arrivée à Kinshasa.
«Je n’ai pas peur, ces dossiers ont été montés. Ce n’est pas à cause de faux procès que le vais faire marche arrière, ils ne connaissent pas Moïse Katumbi. Je suis là, je reste candidat et nous aurons des élections qui respectent les délais constitutionnels», a déclaré l’opposant à l’AFP, en promettant de «redonner sa fierté au peuple congolais».
Je ne suis pas en exil, tient-t-il à préciser en invitant le président Kabila à sortir par la grande porte.
«Nous allons appeler à des manifestations pacifiques. Nous n’accepterons pas un jour de plus pour le président Kabila, ni de changement de Constitution… L’alternance dans notre pays, pour la première fois, serait une très grande fête pour la RDC et pour l’Afrique centrale», a-t-il estimé.
Les Congolais redoutent le pire
Kinshasa accuse l’opposant Katumbi de chercher à détourner l’attention de ses déboires judiciaires. Ex-allié de poids de Joseph Kabila, il est passé dans l’opposition en septembre 2015 en même temps qu’il démissionait de ses fonctions de gouverneur de l’ex-Katanga.
Il accuse le chef de l’Etat congolais de chercher à violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir au-delà de son dernier mandat qui expire le 19 décembre 2016.
La perspective d’une arrivée concomitante à Kinshasa d’Etienne Tshisekedi et de Moïse Katumbi n’est pas de nature à rassurer les Kinois. Les Congolais redoutent que les manifestations du 31 juillet 2016 se transforment en affrontements sanglants avec les forces de l’ordre dans les rues de la capitale et dans d'autres villes du pays.
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