: Reportage Élection présidentielle au Sénégal : une jeunesse survoltée à l'ultime meeting du candidat antisystème, Bassirou Diomaye Faye

Une jeunesse survoltée a pris place vendredi 22 mars au soir dans le stade Caroline Faye de M'bour, situé à une centaine de kilomètres au sud de Dakar. La moyenne d'âge est d'à peine 25 ans pour soutenir Bassirou Diomaye Faye, candidat du parti d'opposition Pastef à l'élection présidentielle au Sénégal, qui a lieu dimanche. "C'est l'avenir ! C'est nous qui devons prendre la relève, explique Abdoulaye, qui ne pouvait pas rater ce dernier meeting. La jeunesse est consciente et elle est prête à prendre ses responsabilités pour changer le pays".

Ce qui frappe, c'est la colère qui habite ces jeunes en quête de rupture. "Nous, la jeunesse, nous sommes fatigués, résume Coumba, une étudiante. La vie est chère. Il y a un régime qui est là depuis douze ans. Nous voulons que tout change. La jeunesse est en train d’émigrer, la jeunesse est en train de mourir, les parents sont fatigués, les enseignants sont fatigués, rien ne bouge. Nous voulons le changement et le changement, c'est la révolution de la jeunesse". 

"Notre peur, c'est la fraude"

La candidature antisystème est incarnée par Bassirou Diomaye Faye, bras droit d'Ousmane Sonko, l'opposant qui a été écarté du scrutin après avoir été condamné à deux ans de prison ferme pour "débauche de mineure". Faye, qui reconnaît lui-même être un plan B pour le parti Pastef, porte aux yeux de cette jeunesse l'espoir d'un nouveau Sénégal. "Nous sommes malades de nos élites, lance Pap, un militant de la première heure. Quand on aime son pays, on met l'intérêt général, l'avenir du pays au-devant de tout. Ce que nous n'avions pas". 

"Nous avions des dirigeants imbus de leur personne qui se servaient au lieu de servir."

Pap, un militant antisystème

à franceinfo

"Résolument, on est déterminés à ce que ce cycle s'arrête, tranche Pap. On se sert, puis on doit servir ce pays". 

Ces jeunes en sont convaincus, leur candidat va l'emporter dès le premier tour, à moins que le scrutin soit entaché d'irrégularités. C'est la crainte de Fatoumata. "Notre peur, c'est la fraude. Si tout se passe bien, s'il n'y a pas de fraude, je sais carrément que Diomaye Faye va gagner dès le premier tour. Que le meilleur gagne !" Et peu importe si Bassirou Diomaye Faye n'a que peu d'expérience politique : cette jeunesse lui est tout acquise, poussée par un très fort désir de changement.