Sénégal : l'élection présidentielle prévue le 25 février reportée sine die par le président Macky Sall

C'est la première fois depuis 1963 qu'un scrutin présidentiel au suffrage universel direct est repoussé dans le pays.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président sénégalais Macky Sall, lors de la COP28 à Dubaï (Emirats arabes unis), le 1er décembre 2023. (KARIM SAHIB / AFP)

A quelle date la prochaine élection présidentielle aura-t-elle lieu au Sénégal ? Le chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, a annoncé samedi 3 février avoir abrogé son décret fixant la date de la présidentielle au 25 février prochain. Cette décision fait suite à la mise en place d'une commission parlementaire enquêtant sur deux juges du Conseil constitutionnel, dont l'intégrité dans le processus électoral est contestée.

Sa déclaration est intervenue quelques heures avant l'ouverture de la campagne électorale pour le scrutin. Vingt candidats devaient concourir. "J'engagerai un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d'une élection libre, transparente et inclusive", a déclaré le chef d'Etat lors de son discours à la nation, sans donner de date.

C'est la première fois depuis 1963 qu'une élection présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal. Le chef d'Etat avait fixé le scrutin présidentiel au 25 février dans un décret fin novembre. Un mois plus tard, il avait promis qu'il remettrait le pouvoir au président élu début avril. Un engagement répété plusieurs fois.

Des ténors de l'opposition exclus du scrutin

Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, avait annoncé l'été dernier ne pas être candidat à un nouveau mandat. Il a désigné comme dauphin le Premier ministre Amadou Bâ, un responsable du parti présidentiel.

Ce report du scrutin est annoncé sur fond de conflit entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, qui a validé en janvier vingt candidatures pour la présidentielle – un record. Il a toutefois exclu des dizaines de prétendants. Parmi eux, deux ténors de l'opposition ont été évincés : Ousmane Sonko, emprisonné depuis juillet notamment pour appel à l'insurrection, et Karim Wade, ministre et fils de l'ancien président Abdoulaye Wade.

Après la publication de la liste définitive des candidats, les soutiens de Karim Wade ont initié la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'intégrité de deux juges du Conseil constitutionnel. L'Assemblée nationale a approuvé le 31 janvier la formation de cette commission, après des débats tumultueux. Un grand nombre des membres du camp présidentiel ont voté pour cette commission. Des adversaires du président sortant ont soupçonné un plan pour repousser la présidentielle, car le pouvoir craindrait de la perdre.

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