Afrique du Sud : le trafic des griffes et des dents de lions
Les organes des félins, utilisés en médecine traditionnelle tant africaine que chinoise, font l'objet de nombreux trafics.
Après avoir reçu des informations, des policiers ont monté un guet-apens, le 13 janvier 2020 à Rustenburg (nord), à quatre hommes âgés de 41 à 51 ans. Ces derniers ont tenté de vendre quatre pattes de lions à un policier en civil déguisé pour la somme de 300 000 rands (19 000 euros). Ils ont été immédiatement arrêtés et sont en attente de jugement.
La police a estimé "prématuré" d'établir pour l'instant un lien entre ces individus et la découverte, à une soixantaine de kilomètres de Rustenburg, de huit carcasses de lions dans une réserve privée, où ils ont été illégalement abattus. Les animaux étaient amputés de leurs pattes et de leur gueule. Ils ont sans doute été empoisonnés, rapporte le site sud-africain sapeople.com
Médecine traditionnelle
L'amputation a probablement été faite "pour vendre dents et griffes utilisées ensuite dans des potions de 'magie noire'", appelée aussi "muti", selon sapeople.com. Le muti est la médecine traditionnelle sud-africaine pratiquée par des guérisseurs, qui fabriquent des remèdes à partir de ce type d'organes. Le trafic de ces éléments, prisés en Afrique, mais aussi en Asie (à des fins médicales et décoratives), est en augmentation depuis plusieurs années.
La peau et les os des félins font également l'objet de trafics. "En Extrême-Orient, les os (de lions) servent apparement de substituts à ceux de tigres pour la fabrication de médicaments traditionnels", rapporte le site sud-africain iol.
En 2011, la BBC estimait que 75% des Sud-Africains fréquentaient un guérisseur traditionnel. A cette époque, l'association regroupant ces professionnels disait compter 30 000 membres soignant en moyenne 30 personnes par jour.
Espèce en danger
Décimé par les trafics, le lion (Panthera leo) figure sur la liste rouge de l'Union internationale de la protection de la nature (IUCN). La moitié des félins africains ont disparu ces 25 dernières années, selon le site du National Geographic.
L'espèce "a disparu de 94% de son aire de répartition historique, qui comprenait autrefois la quasi-totalité du continent", rapporte la même source. L'UICN a classé le félin parmi les espèces dites vulnérables à l'extinction.
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