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Côte d’ivoire: Abissa, une fête au service de la paix et de la bonne gouvernance

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
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Comme chaque année pendant quinze jours, la communauté N’Zima a célébré, du 22 octobre au 5 novembre 2017, la fête de l’Abissa (qui signifie "questionner"en langue N’Zima) à Grand-Bassam, l’ancienne capitale de la Côte d'Ivoire. Cette fête traditionnelle, qui marque la fin de l'année pour ce peuple du sud du pays, a aussi une dimension économique et sociale.

Sept photos de Sia Kambou, prises lors de ces cérémonies, illustrent ce propos.

une population d'Afrique de l'Ouest installée principalement au Ghana et en Côte d'Ivoire, a considérablement influencé le paysage ivoirien tant sur le plan politique et culturel qu’économique. Dans la région du Sud-Comoé, Grand-Bassam est située à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Abidjan. Déclarée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2012, la ville est aujourd’hui la capitale de cette communauté. (Sia Kambou / AFP)
Les témoignages des explorateurs portugais, hollandais, anglais et français et les différents documents retraçant l’histoire de ce pays font un large écho de l’importance de ce peuple (…). Les N’zima ont été les premiers en contact avec la civilisation européenne», explique le site de l’association Abissa Grand-Bassam. (Sia Kambou / AFP)
dont est issu Nanan Awoula Tanoé Désiré, roi des N’zima et Président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d'ivoire (CNRCT). Créée en 2014 et forte de ses 8.000 têtes couronnées, la CNRCT est dotée de deux organes: l'Assemblée des rois et le directoire de la chambre. (Sia Kambou / AFP)
pendant une dizaine d’années. Il est le roi des N’Zima depuis 2003. Mais comme le précise «Jeune Afrique», «à Grand-Bassam comme dans le reste du pays, la fonction de roi ou de chef traditionnel n’est pas qu’honorifique. Elle ne relève pas non plus d’un folklore suranné. Dans certains domaines aussi cruciaux que la résolution des conflits ou le maintien de la paix sociale, ils (les rois) se substituent souvent à un Etat trop faible. Depuis 2002, plusieurs ont joué un vrai rôle dans le maintien de la paix au niveau local.» (Sia Kambou / AFP)
le roi entouré de ses fils et ses filles. Cet événement est aussi une occasion de lever les barrières sociales et de «faire le bilan annuel de leur communauté, pour encourager les actions d’équilibre social et des projets, et surtout pour dénoncer publiquement tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles. (…) On leur offrira la possibilité de se repentir en public et de se faire pardonner leurs fautes. Et même le roi n’y déroge pas…», précise le blog Trip in Africa. (Sia Kambou / AFP)
était le thème de la fête en 2017. Les rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire vont lancer une caravane de paix à travers tout le pays pour le préserver d'une crise postélectorale lors de la présidentielle de 2020. «Notre rôle en tant que rois est de garantir l'unité nationale, la cohésion sociale et de s'affranchir des chapelles politiques (…). Le pays en a besoin au regard du passé tragique qu'il a connu. Il est bon de se parler quelles que soient les différences politiques», a déclaré le roi Nanan Awoula Tanoé Désiré. (Sia Kambou / AFP)
qui a pris part à la Fête de l’Abissa a ajouté: «L’Abissa est devenue une véritable institution qui fait partie des cadres de concertation indispensables pour l’amélioration de la gestion des affaires et de la vie de la communauté.» Cette cérémonie peut servir d’exemple à suivre pour une organisation et une vie sociale au service de la paix et du développement. Une grave crise post-électorale avait fait quelque 3.000 morts en 2010-2011 en Côte d'Ivoire. La chefferie traditionnelle joue un rôle important dans la société ivoirienne, où elle entend servir de lien entre tradition et modernité. (Sia Kambou / AFP)

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