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Dans 33 pays d'Afrique, un centre de soins sur deux est privé d'eau courante, selon l'OMS

Une absence d'hygiène qui contribue à une forte mortalité néo-natale et au développement des épidémies, tandis que sévit le coronavirus.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Fourniture d'eau traitée pour lutter contre le virus Ebola à Goma, en RDC, le 31 juillet 2019. (PAMELA TULIZO / AFP)

Dans le monde, un établissement de santé sur quatre est dépourvu de service d'approvisionnement en eau. Pour les 47 pays les moins avancés (PMA), majoritairement situés en Afrique (33 selon l'ONU), la situation est plus grave encore, puisque la proportion est d'un sur deux. Pas d'eau courante, cela signifie que des actions d'hygiène de base, comme le lavage des mains, y sont impossibles là où des soins sont prodigués. 

"Envoyer des professionnels de santé et des personnes qui ont besoin de traitements dans des établissements dépourvus d’eau propre, de toilettes sûres, voire de savon, met leur vie en danger", affirme Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef.

1,8 milliard de personnes concernées

Ce risque concerne 1,8 milliard de personnes à travers le monde : professionnels de santé, patients et accompagnants. Dans les pays peu développés, 15% des patients contractent une infection durant une hospitalisation ou un soin.

Ainsi, l’absence d'hygiène est responsable de 25% des décès de nouveaux-nés dans les pays peu développés. Une sage-femme du Malawi rapporte que les parturientes devaient être conduites à une rivière pour y être lavées, à une demi-heure de trajet, faute d'accès à l'eau dans l'établissement.

Le coronavirus accentue le danger

En cette période d'épidémie de coronavirus, alors que le lavage des mains est cité comme étant le premier rempart face à la maladie, l'absence d'eau devient catastrophique. "Travailler dans un établissement de santé sans eau, assainissement et hygiène, c’est un peu comme envoyer des infirmières et des médecins travailler sans équipement de protection individuelle", affirme Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

L’assainissement est aussi un problème important, notamment pour lutter contre le choléra. Trois centres de soins sur cinq n'ont pas accès à des services d'assainissement de base. Les toilettes sont en nombre insuffisant, et elles sont souvent partagées entre malades et patients, voire parfois soignants. Le tout alors que l'entretien est mal assuré, souvent en l'absence de protocole bien défini.

Investir un dollar par habitant

Cependant, un réel effort de mise à niveau est entrepris, souligne l'OMS, mais il reste encore beaucoup à faire. Certains établissements récupèrent l'eau de pluie par exemple. Pour les 47 pays les moins développés, le coût pour alimenter en eau ces centres de soins est estimé à 1 dollar par habitant. Il faudrait 0,2 dollar pour en assurer l'entretien annuel. A la fois peu mais beaucoup pour des pays qui ont peu de moyens financiers.

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