Ghana : des funérailles en ligne, une solution en période de Covid
Une retransmission en direct permet aux proches de participer à la cérémonie sans se déplacer ou prendre de risque.
Bien avant la pandémie, une entreprise ghanéenne de pompes funèbres proposait un service de streaming – ou diffusion en flux continu – pour les funérailles privées afin de permettre à la diaspora de suivre la cérémonie. Avec le Covid-19, la pratique s’est répandue dans le pays.
Fidèles en distanciel
Les enterrements au Ghana sont célèbres dans le monde pour leurs cérémonies fastueuses, avec musique traditionnelle, chants et danses. Mais avec la pandémie, les funérailles ont été réduites à leur plus simple expression, avec une présence très limitée. Alors, pour permettre au plus grand nombre d’assister à la messe en évitant les contaminations, plusieurs religieux ont opté pour la solution numérique. Le succès est au rendez-vous.
"Alors qu'à peine 1% de nos clients recouraient à nos services de streaming avant la pandémie, ils sont désormais près de 90%"
Le révérend Banister Tay, responsable de l'entreprise de pompes funèbres Transitions à Accraà l'AFP
Comment ça marche ?
Pendant l'office religieux, une équipe de tournage professionnelle filme la cérémonie alors qu'une autre est postée à l'extérieur pour capturer les arrivées des participants. Deux employés de l’entreprise de pompes funèbres Transitions s'occupent de diffuser les images en direct à destination des proches au Ghana comme à l’étranger.
Ce service de streaming pour les enterrements a été lancé pour la première fois en 2018. Une grande part de l’audience concerne la diaspora.
"Beaucoup de Ghanéens vivent à l'étranger et ne peuvent pas toujours revenir au pays quand ils perdent un proche"
Le révérend Banister Tay, responsable de l'entreprise de pompes funèbres Transitions à Accraà l'AFP
Plus de dons en ligne
Au Ghana, pays à majorité chrétienne où la ferveur est très importante, de nombreuses églises pentecôtistes ou évangéliques ont changé leurs habitudes pendant la pandémie.
En plus des mesures d’hygiène que l’on voit partout, l’office religieux dure moins longtemps et la quête, visant à aider les nécessiteux, se fait à distance pour éviter la contamination avec de l'argent liquide. Et la bonne nouvelle est que les fidèles mettent plus la main à la poche quand ils sont chez eux, comme l’a remarqué un responsable d’entreprise de pompes funèbres. Le révérend Banister Tay a foi en l'avenir numérique et veut croire que les cérémonies en ligne perdureront grâce à la diaspora ghanéenne.
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