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La Tanzanie décide de ne plus "ignorer" le Covid

La nouvelle présidente de Tanzanie Samia Suluhu Hassan amorce une rupture avec son prédécesseur "covidosceptique", John Magufuli. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Prise de température à l’église de la Communauté biblique de l’Evangile à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 5 avril 2020. (ERICKY BONIPHACE / AFP)

La nouvelle présidente de Tanzanie Samia Suluhu Hassan a estimé mardi 6 avril qu'il n'était "pas bon" d'ignorer la pandémie de coronavirus, laissant entrevoir un changement d'attitude par rapport à son prédécesseur qui en avait minimisé la gravité. La présidente a ajouté qu'elle allait créer un comité d'experts pour conseiller le gouvernement, chargé de faire la synthèse des connaissances mondiales sur le virus et de faire des recommandations.

"Il n'est pas bon de l'ignorer (le Covid-19). Nous ne pouvons le rejeter ou l'accepter sans les conclusions de la recherche (scientifique)"

Samia Suluhu Hassan, présidente de la Tanzanie

Lors d'un discours

Les experts "nous en diront plus sur la pandémie et nous conseilleront sur ce que le (reste du) monde propose. Nous ne pouvons pas tout accepter les yeux fermés, mais nous ne pouvons pas non plus nous isoler comme si nous étions une île, tandis que le monde avance dans une toute autre direction", a-t-elle déclaré lors d'une cérémonie d'investiture de nouveaux membres du gouvernement à Dar es Salaam, la capitale économique.

Changement de cap

Samia Suluhu Hassan, ancienne vice-présidente, est devenue la première présidente de la Tanzanie courant mars à la suite du décès soudain du président John Magufuli à l'âge de 61 ans. Président depuis 2015, John Magufuli est officiellement mort le 18 mars de problèmes cardiaques, selon les autorités tanzaniennes. Mais son principal opposant affirme que le dirigeant, qui n'a cessé de minimiser l'impact du coronavirus et refusé de prendre des mesures pour endiguer la pandémie, est mort du Covid-19. 

Officiellement, la Tanzanie n'a enregistré qu'une vingtaine de décès et légèrement plus de 500 cas. Des chiffres à prendre avec précaution, les autorités refusaient de communiquer sur la pandémie et interdisaient aux médias locaux d'en faire état. Autre signe de rupture, la nouvelle présidente, 61 ans, a ordonné la réouverture de médias interdits par son prédécesseur, dont l'administration a été régulièrement montrée du doigt pour limiter les libertés fondamentales. La présidente n'a pas mentionné de média en particulier, mais la mesure pourrait concerner le journal Daima, interdit de publication en 2020 ou encore les chaînes de télévision Wasafi TV et Kwanza TV.

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