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Le Cap: face aux gangs des townships, les habitants sont «prisonniers» chez eux
Publié le 17/12/2017 09:20
A quelques kilomètres du centre touristique de la deuxième ville d'Afrique du Sud, le crime règne en maître absolu. Divers gangs se livrent une guerre sans merci, à laquelle la police échoue à mettre fin. Les habitants, fatalistes, sortent peu et se sentent «prisonniers dans (leurs) propres maisons». Parfois, ils paient de leur vie une simple promenade. Les criminels sont de plus en plus jeunes.
A Manenberg, dans la banlieue du Cap, la police intervient tous les jours.
Des quartiers pauvres peuplés de métis où, selon la presse locale, au moins 50 personnes sont mortes en quatre mois depuis août 2017. Les effectifs des bandes responsables de ces assassinats sont estimés à plus de 100.000 dans la province du Cap-Occidental. (Pieter BAUERMEISTER / AFP)
Bien que très présente, la police n'arrive pas à imposer son autorité. Les criminels «sont bien plus malins que la police, bien mieux organisés», remarque Faldiela de Vries, cofondatrice d'une association de quartier de Manenberg, considéré comme l'un des champs de bataille les plus meurtriers de la guerre des gangs. Les autorités locales réclament l'intervention de l'armée pour ramener l'ordre. (Pieter BAUERMEISTER / AFP)
Le cadre scolaire constitue en principe une protection car «le plus effrayant, souligne Faldiela de Vries, cofondatrice d'une association de quartier, c'est que les membres de ces gangs sont de plus en plus jeunes. Dans les années 1980, ils étaient plus mûrs, ils avaient dans les 30 ou 40 ans. Maintenant, ils recrutent des enfants».
(Rodger BOSCH / AFP)
. (Pieter BAUERMEISTER / AFP)
Son concepteur, Wandisile Nqeketho, est un jeune chef d'entreprise qui a grandi dans le township de Khayelitsha et qui a vu nombre de ses amis d'enfance sombrer dans le crime organisé. (Rodger BOSCH / AFP)
Aux yeux du créateur du musée, impliquer d'anciens gangsters signifie à la fois leur donner une activité et leur offrir la possibilité d'agir concrètement pour que d'autres ne suivent pas leur voie. Afin de donner du poids à leurs arguments, une cellule de prison a été reconstituée à l'intérieur du musée. (Rodger BOSCH / AFP)
Selon les dernières statistiques annuelles, près de 20% des meurtres recensés dans la province du Cap sont directement liés à l'activité des gangs qui se disputent le territoire des Cape Flats, notamment pour y contrôler le marché de la drogue.
(Pieter BAUERMEISTER / AFP)
Beaucoup d'habitants des townships ne peuvent vivre sans l'aide de professionnels de l'écoute. Ils ne voient pas d'issue à cette violence permanente. Pour le criminologue Don Pinnock, le mal trouve sa racine dans les inégalités économiques et sociales héritées du régime d'apartheid qui a pris fin en 1994. «Ces gangs sont redoutés mais aussi admirés par des jeunes en situation d'instabilité et privés de toute espérance sociale», estime ce chercheur de l'université du Cap. «Tant qu'il y aura un problème de pauvreté (...), cette criminalité sera difficile à éradiquer».
(Rodger BOSCH / AFP)
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