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Le pape François inaugure une papamobile made in Madagascar

Lorsqu'il paradera dans les rues d'Antananarivo, la capitale malgache, les 7 et 8 septembre 2019, lors de son voyage apostolique, le pape François roulera... local. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le nonce apostolique de Madagascar, Paolo Rocco Gualtieri, passe à côté de la papamobile Karenjy, une marque malgache, qui assurera les déplacements du pape Franços sur l'île, les 7 et 8 septembre 2019. (RIJASOLO / AFP)

Pour sa visite à Madagascar, les 7 et 8 septembre 2019, le souverain pontife a renoncé à sa papamobile habituelle pour une voiture entièrement fabriquée sur la Grande Ile. D'un blanc immaculé, parée de ses deux fanions aux couleurs du Vatican, la Mazana II, c'est son nom, a été dévoilée quelques jours à peine avant l'arrivée de son divin passager. "C'est avec beaucoup de joie que nous vous présentons la voiture papamobile", s'est enthousiasmé le nonce apostolique Paolo Rocco Gualtieri, devant la presse le 30 août, "le pape François sera ravi de visiter Madagascar à bord de cette voiture".

Première apparition de la papamobile malgache Karenjy, quelques jours avant l'arrivée du pape François à Antananarivo (30 août 2019). (RIJASOLO / AFP)

Fabriqué par l'entreprise locale Karenjy, le véhicule, immatriculé "SCV 1" pour "Stato della Città del Vaticano" (Etat de la Cité du Vatican), reprend l'essentiel des caractéristiques de l'automobile papale habituelle. Toit surélevé et transparent pour saluer les fidèles debout et sous la pluie, même avec une tiare, siège surélevé et pivotant pour les pauses entre deux ovations, accès par un escalier arrière pour éviter de coincer sa soutane dans la porte : tout est là. "Les conditions imposées par le Vatican ont été toutes respectées dans la fabrication de cette voiture", assure le représentant du constructeur, Jean Fleuris Jaotody.

Siège pivotant, escalier arrière, les exigences du Vatican ont été respectées à la lettre. (RIJASOLO / AFP)

Le tableau de bord immaculé de la papamobile malgache. (RIJASOLO / AFP)
Seule différence, insoupçonnable mais de taille, le toit vitré de la "papamobile malgache" est dépourvu de tout blindage. "Le pape a choisi de ne pas ajouter de vitres blindées. Il préfère les voitures simples", a expliqué le père Germain Rajoelison, vice-coordonnateur de sa visite à Madagascar. "Il n'aime pas avoir un mur qui le sépare (de ses fidèles). Il veut vraiment être proche du peuple."

Le blason du Vatican, surmonté de la tiare papale, représentant les clés de Saint Pierre croisées sur fond de gueules, a été dûment apposé sur les portières de la papamobile. (RIJASOLO / AFP)

Karenjy, un constructeur concurrencé sur son territoire

La voiture, forcément unique, a été patiemment fabriquée pendant cinq mois par quinze ouvriers à Fianarantsoa (sud-est), le berceau de l'entreprise Karenjy ("Balade" en malgache). Lancé en 1984, le constructeur vend tant bien que mal chaque année quelques dizaines de véhicules rustiques et bon marché (à partir de l'équivalent de 6500 euros), qui peinent à concurrencer les grandes marques européennes ou asiatiques.

Pourtant, en 1989, Karenjy avait déjà réussi un premier coup d'éclat en transportant le pape Jean Paul II dans l'un de ses modèles, lors de son passage à Fianarantsoa. Le responsable commercial de la marque, Henry Roussel, n'est d'ailleurs pas peu fier d'avoir une nouvelle fois obtenu l'onction papale. "Que le pape François utilise une papamobile fabriquée localement, c'est vraiment un symbole fort et un message d'espoir fort", se réjouit-il, "c'est une reconnaissance des qualités du savoir-faire des Malgaches".

La construction de la papamobile représente une belle publicité pour la marque malgache Karenjy, créée en 1984, dont les ventes restent modestes; (RIJASOLO / AFP)
Le père Rajoelison n'est pas en reste. "On dit souvent que notre pays est un pays pauvre. C'est un pays pauvre, mais regardez à quel point ces personnes sont compétentes", s'exalte-t-il en désignant les représentants du constructeur. "Cette voiture a été conçue par des gens venant de familles pauvres qui ont obtenu un emploi." Un parfait exemple, à ses yeux, du message social que le Saint-Père entend marteler lors de son étape malgache.

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