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Maroc : Mohammed VI exige un effort tarifaire pour les expatriés venant en vacances

Annulée l'an passé pour cause de Covid-19, l'opération Marhaba 2021 est lancée au moment où les frontières aériennes rouvrent. 

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Attente sur le port d'Algésiras avant d'embarquer pour le Maroc, le 27 juillet 2019. 600 000 Marocains traversent par le détroit de Gibraltar pour passer les vacances au pays. (JORGE GUERRERO / AFP)

Le 15 juin marque le lancement de l'opération Marhaba qui, traditionnellement, accompagne jusqu'au 15 septembre le retour au pays des Marocains résidant à l'étranger (MRE) pour les vacances d'été. L'an dernier, pour cause de Covid, l'opération avait été annulée et les Marocains, contraints et forcés, étaient restés chez eux. Cette année, cela va mieux sur le front du Covid et le royaume peut ouvrir progressivement ses frontières aériennes.

Ainsi, 42 compagnies aériennes vont proposer des vols vers le Maroc. Trois millions et demi de places seront disponibles pour la période du 15 juin au 30 septembre, soit les trois quarts de la capacité proposée en 2019.

Reste l'épineux dossier des traversées maritimes, et la mise à l'écart des ports espagnols. Officiellement, cela n'a rien à voir avec le sérieux coup de froid sur les relations entre Rabat et Madrid. La traversée depuis les ports espagnols d'Algésiras ou d'Almeria est juste trop courte. Impossible de réaliser les tests de dépistage sur les voyageurs avant leur débarquement que réclament les autorités marocaines.

Traversées rallongées

Les Marocains résidents à l'étranger devront donc traverser soit depuis Sète (40 heures de voyage environ), soit depuis Gênes (51 heures) contre environ 1h30 depuis Algésiras. Les négociations sont en cours également pour associer le port de Portimao au Portugal à l'opération. Quant à la compagnie la Méridionale, elle attend le feu-vert pour assurer une liaison depuis Marseille.

Embarquement des véhicules sur un ferry à destination de Tanger au Maroc, au port d'Algésiras. (JORGE GUERRERO / AFP)

Les autorités assurent que la capacité totale s’élèvera à environ 48 000 passagers et plus de 15 000 véhicules par semaine, soit environ 650 000 passagers et 180 000 véhicules sur la période. Cela signifie que le trafic via l'Espagne (600 000 voyageurs en 2019) serait absorbé.

Coûts prohibitifs

Une durée du voyage sensiblement rallongée, même s'il n'est plus nécessaire de descendre en Andalousie, mais aussi des frais supplémentaires attendent les voyageurs. Les traversées plus longues sont fatalement plus chères. Les Marocains résidant en Espagne sont les plus pénalisés, puisqu'ils doivent remonter en France.

Aussi, le roi Mohammed VI a appelé à la modération des tarifs. Message reçu pour le maritime dont le tarif de référence des billets aller/retour avec voiture a été fixé à 995 euros pour une famille de quatre personnes. Royal Air Maroc, la compagnie aérienne d'Etat, a aussi revu sa grille tarifaire, proposant même un aller-retour à moins de cent euros au départ des pays européens. Les voyageurs qui avaient acheté leur billet avant ce coup de pouce tarifaire se verront rembourser la différence.

Selon Nezha El Ouafi, ministre déléguée chargée des MRE, le soutien financier de l'Etat dans l'opération (subvention aux transports et personnel) devrait s'élever à deux milliards de dirhams (environ 200 millions d'euros). Une facture largement compensée par l'argent réinjecté dans l'économie par les dépenses des MRE.

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