"Ngozimania" sur la Toile : le style de la nouvelle directrice de l’OMC fait le buzz
Un challenge, lancé sur les réseaux sociaux, appelle à reproduire le look de Ngozi Okonjo-Iweala.
Entre les félicitations et les nombreux articles qui lui sont consacrés, la Toile n'a d'yeux que pour Ngozi Okonjo-Iweala depuis que sa nomination a été officialisée le 15 février 2021. En effet, la Nigériane est entrée dans l'histoire à 66 ans en devenant la première femme et la première native du continent africain à accéder à la tête de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). En lançant un challenge sur Twitter invitant à reproduire le style vestimentaire de la nouvelle directrice générale de l'OMC sous le mot-dièse #NoiGoesToWTO (Ngozi Okonjo-Iweala va à l'OMC), sa célèbre compatriote Giwa-Tubosun (alias @Temite), fondatrice de LifeBank qui collecte le sang auprès des banques pour le livrer dans les hôpitaux, a contribué à cet engouement. Il a déjà donné lieu à des hashtags comme #JustLikeNgozi ou plus récemment #BeLikeNgoziChallenge qui fait fureur au Nigeria, rapporte le site d'informations Pulse Nigeria.
Et s'habiller comme l'ancienne ministre des Finances du Nigeria, c'est porter un ensemble pagne, corsage et jupe assortie le plus souvent coupés dans un imprimé wax, et arborer une coiffe faite dans le même tissu. A l'instar de ses bijoux, créés avec des perles africaines ou des matières naturelles qui renvoient au continent, sa coiffe est devenue "la" signature de Ngozi Okonjo-Iweala qui la porte dans la plupart de ses apparitions publiques. Et ce, quel que soit le textile utilisé (wax, bazin, aso oke...) et choisi dans la multitude d'étoffes disponibles au Nigeria et en Afrique de l'Ouest.
NGOZI OKONJO IWEALA
— Mona (@cutie6cute) February 15, 2021
An Icon!
A Legend!
A Great NigerianWoman!
A Pace Setter!
The Standard!
I Celebrate You Today! #justlikeNgozi #NOIgoestoWTO pic.twitter.com/pO9S00VknF
(Une icône, une légende, une grande femme nigériane (...), le standard. Je te célèbre aujourd'hui.)
#BeLikeNgoziChallenge. Beautiful pic.twitter.com/2m31l4zu7t
— PROF LATTE™ (@honilatte) February 15, 2021
Dès le 12 février, dans un post préparant les internautes à relever son défi, Temie Giwa-Tubosun revenait sur cette fameuse coiffe (Gele, qui signifie foulard en yoruba, comme on dit au Nigeria et dans certains pays voisins) en notant qu'elle n'était pas facile à reproduire. C'est en effet le résultat d'un tour de main pour attacher son foulard ou une étoffe utilisée comme telle, que de nombreuses Africaines possèdent sans vraiment y penser mais qui, selon son exécution, définit un style.
This is my entry for #NoiGoesToWTO #BelikeNgoziChallenge
— Tolulope Adeleru-Balogun (@tolulopeab) February 15, 2021
I told you @temite I had a special entry. Please vote for us guys. @NOIweala we are so proud of you. Thank you for giving my daughter and so many African girls someone to look up to. pic.twitter.com/Vr3wN34c78
(Voici mon entrée pour le #NoiGoesToWTO #BelikeNgoziChallenge
Je vous ai dit @temite. J'avais une entrée spéciale. S'il vous plaît, votez pour nous.
@NOIweala nous sommes si fiers de vous. Merci d'avoir donné à ma fille et à tant de filles africaines quelqu'un à admirer.)
En dépit de la difficulté, tout le monde s'est mis au style Ngozi Okonjo-Iweala : les Nigérianes notamment qui ne cachent pas leur fierté, les enfants et même les hommes tout aussi reconnaissants du modèle offert à leurs filles par la carrière de la Nigériane. Répondant au tweet de Temie Giwa-Tubosun, la directrice générale de l'OMC leur a fait un clin d'œil en se disant "ravie et honorée" que beaucoup arrivent à reproduire son fameux "gele". Ngozi Okonjo-Iweala a également remercié "toutes (ses) merveilleuses soeurs qui s'étaient habillées en Ankara (terme utilisé au Nigeria pour désigner les imprimés africains, NDLR)" la veille, à savoir le 15 février, et a indiqué qu'elle voulait connaître l'issue du challenge.Temie Giwa-Tubosun, qui avait annoncé que son défi était associé à une récompense de 100 000 nairas (206 euros), s'est malicieusement autoproclamée vainqueur plus tôt. Elle invite désormais les internautes à choisir l'ONG dédiée aux femmes à qui ira son don.
Omg! I looove this! #AnkaraArmy #NoiGoesToWTO https://t.co/EuO6baRkKs
— Temie Giwa-Tubosun (@temite) February 14, 2021
(J'adore ça !)
I was so excited to participate in this challenge
— Deni✨✨ (@Adenikeola_) February 16, 2021
Congratulations Ma @NOIweala #BeLikeNgoziChallenge pic.twitter.com/mdtA0fTFqA
(Je suis si heureuse de participer à ce challenge.Félicitations Mme @NOIweala)
Don’t allow this useless Nigeria government makes you feel like Education is not the best Legacy. Don’t give up on your dreams
— ENDSARS (@Ayodeji_Tobbby) February 15, 2021
#BeLikeNgoziChallenge pic.twitter.com/xl5EMk81Hg
(Ne permettez pas à cet inutile gouvernement nigérian de vous faire croire que l'éducation n'est pas le meilleur héritage.N'abandonne pas tes rêves.)
Peu importe, le mouvement est lancé. Sur Twitter, une internaute a même réclamé un tutoriel pour réussir à reproduire la coiffe de la future directrice générale de l'OMC qui prendra ses fonctions le 1er mars 2021. D'autres utilisent le hashtag pour des messages plus politiques en soulignant, par exemple, l'importance de jouir d'une bonne éducation comme leur modèle. La "Ngozimania" s'installe et met en lumière une démarche vestimentaire qui pourrait s'apparenter à un geste politique compte tenu des stéréotypes souvent associés au continent africain. La décision récente d'un député maori de ne pas porter de cravate, obligatoire dans l'hémicycle en Nouvelle-Zélande, en guise de soutien à sa communauté en témoigne.
A l'instar de la directrice générale de l'OMC, plusieurs Africaines qui occupent des fonctions internationales se tiennent à ce choix vestimentaire. Quelle que soit la latitude sous laquelle elles se trouvent, ces personnalités continuent de s'habiller comme elles le feraient dans leur pays d'origine. C'est le cas d'Amina J. Mohammed, vice-secrétaire générale de l’Organisation des Nations unies et présidente du Groupe des Nations unies pour le développement durable, ou encore de la Kényane Winnie Byanyima, directrice exécutive du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida).
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