Qui sont les membres africains du nouveau conseil de surveillance de Facebook ?
Afia Asantewaa Asare-Kyei, Julie Owono et Maina Kiai comptent parmi les vingt premiers membres de la "Cour suprême" dont se dotent Facebook et Instagram.
Les internautes pourront désormais contester les décisions relatives au contenu sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram auprès d’une structure indépendante. Les vingt premiers membres du conseil de surveillance, annoncé depuis quelques mois par le patron de Facebook Mark Zuckerberg, sont connus depuis le 6 mai 2020. Leur mission : statuer sur le contenu qu'ils doivent autoriser ou supprimer, conformément à la liberté d'expression et au respect des droits de l'Homme. Les décisions du conseil doivent être exécutées par Facebook qui ne peut démettre ses membres. Le conseil étant indépendant de l’entreprise.
L'ancienne Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt, l'avocate colombienne Catalina Botero-Marino, les constitutionnalistes américains Jamal Greene et Michael McConnell forment le quatuor qui assure la présidence du conseil de surveillance. Membres actifs de la société civile, prix Nobel, anciens dirigeants, journalistes ou encore anciens juges composent ce conseil de surveillance, totalement paritaire, qui à terme devrait comprendre quarante personnes. Parmi elles, Afia Asantewaa Asare-Kyei, Julie Owono et Maina Kiai,oi originaires du continent africain. Portraits express.
Afia Asantewaa Asare-Kyei
Avocate, spécialiste des droits de l’Homme, elle a la double nationalité sud-africaine et ghanéenne. Basée au Sénégal, Afia Asantewaa Asare-Kyei est administratrice de programme à Initiative société ouverte pour l’Afrique de l’Ouest (Open Society Initiative for West Africa, Osiwa), une fondation qui "intervient à la fois comme institution de plaidoyer et de financement" en Afrique de l'Ouest. Droit des femmes, accès à l’information et liberté de la presse sont quelques-uns de ses domaines de prédilection.
Elle attend du conseil qu'il soit "véritablement représentatif, et pas seulement en termes de géographie, mais aussi en termes d’âge, de sujet et d'étendue des questions couvertes", a-elle indiqué dans un communiqué. En plus de l'anglais, Afia Asantewaa Asare-Kyei parle afrikaans, twi (Ghana), sesotho (Afrique du Sud) et français.
Julie Owono
L’avocate franco-camerounaise Julie Owono est la directrice executive de l’ONG Internet sans frontières. Chercheuse au Berkman Klein Center de l'université de Harvard et membre de la Digital Civil Society de l’université de Stanford, elle est l'un des vingt-quatre experts indépendants nommés par l'Unesco pour travailler sur "le premier projet de recommandation sur l'éthique de l'intelligence artificielle".
A propos du conseil, "très concrètement, explique Julie Owono à franceinfo Afrique, il "proposera des solutions aux débats de plus en plus complexes et controversés sur les types de contenus qui peuvent ou non être autorisés sur Facebook et Instagram (…). Le Conseil traitera en priorité des cas qui peuvent avoir un impact sur de nombreux utilisateurs." En plus de l'anglais et du français, Julie Owono parle russe, allemand et ewondo (Cameroun).
Maina Kiai
Eminent défenseur des droits de l'Homme, l'avocat kényan est directeur en charge des alliances internationales et des partenariats au sein de l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch. Maina Kiai a, entre autres, fondé et dirigé InformAction, une ONG kényane qui promeut les droits de l'Homme à travers des documentaires et des débats. L'activiste est l’ancien rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de réunion pacifique et d’association.
"Nous parlons depuis longtemps de la création d'une sorte de structure de gouvernance indépendante pour rendre les grandes entreprises plus responsables de certaines des décisions les plus importantes qu'elles prennent", a-t-il déclaré dans un communiqué en se disant fier de participer à cette expérience.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.