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Tanzanie: le gouvernement contre l’inquiétante campagne de délation anti-gays
Le gouvernement tanzanien s’est dissocié de la campagne contre les homosexuels lancée par le puissant gouverneur de la région de Dar es Salaam. Il promet de «continuer à respecter toutes les conventions internationales». L'homosexualité constitue un crime en Tanzanie, puni d'une peine minimale de 30 ans et pouvant aller jusqu'à la prison à perpétuité.
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L'indignation internationale a poussé le gouvernement à réagir après la chasse aux homosexuels lancée par Paul Makonda, le puissant gouverneur de la région de Dar es Salaam. «Le gouvernement de la République Unie de Tanzanie voudrait clarifier que ce sont ses vues personnelles et non la position du gouvernement», indique le ministère des Affaires étrangères, dans ce communiqué en swahili reçu par l'AFP. «J'ai des informations faisant état de la présence de nombreux homosexuels dans notre province», avait affirmé lundi 29 octobre le gouverneur Paul Makonda en conférence de presse. Et de promettre que son «équipe commencera à mettre la main sur eux lundi prochain (5 novembre 2018, NDLR)».
(Mon cœur est avec nos frères et sœurs queer en Tanzanie)
My heart is with our queer siblings in Tanzania. #HomphobiamustFallTanzania pic.twitter.com/nA5nWnkKqu
— A GAY SUPERHERO. (@MON_DEEE) November 4, 2018
Plusieurs voix à travers le monde, parmi lesquelles celles d'Amnesty International et du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, ont dénoncé les propos du gouverneur, redoutant qu'ils ne débouchent sur «une chasse aux sorcières», et ont appelé les autorités tanzaniennes à revoir leur législation qui criminalise les pratiques homosexuelles.
Sans aller jusqu'à condamner l'initiative de Paul Makonda, un proche du président John Magufuli, les autorités ont cherché à désenflammer la polémique. «La République unie de Tanzanie continuera de respecter et protéger ces droits tels qu'ils figurent dans (sa) Constitution», ajoute le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Depuis l'élection du président Magufuli en octobre 2015, une véritable rhétorique officielle dénonçant l'homosexualité, aussi bien masculine que féminine, s'est développée dans le pays. Le 16 septembre 2017, vingt personnes accusées d'homosexualité, dont douze femmes, avait été arrêtées dans un hôtel à Zanzibar. Les hommes risquent jusqu’à trente ans de prison, les femmes sept ans et une forte amende.
«Avez-vous jamais vu une chèvre ou un porc se livrer à ce jeu?» Dans un discours très controversé prononcé en juin 2017, le président tanzanien John Magufuli s'en était déjà pris aux organisations défendant les droits des homosexuels: «Ceux qui nous enseignent des choses pareilles ne nous aiment pas, mes frères. Ils nous ont apporté la drogue, les pratiques homosexuelles que même les vaches réprouvent», avait affirmé le chef de l'Etat.
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