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Togo: l'impression 3D au service du handicap des plus démunis

Article rédigé par Véronique le Jeune
France Télévisions
Publié
Fin 2017, l'ONG Handicap International a lancé le projet «Impacte 3D» au Togo, au Mali et au Niger. Il s'agit d'impressions en trois dimensions de prothèses et d'orthèses – appareils qui compensent la malformation ou la paralysie d'un membre – permettant une fabrication rapide et une diffusion à de nombreux patients. Dans ces pays, seuls 5 à 15% des malades bénéficient d'un appareillage classique.

Handicapé depuis la naissance, Emmanuel, 5 ans, marchera peut-être grâce à la 3D.

«J'ai complètement abandonné mes activités, parce que je souffre, je n'arrive plus à marcher correctement», explique cette ancienne commerçante âgée de 46 ans, qui se déplace péniblement, à l'aide d'une béquille. «Malgré tous les soins dans les centres de santé, ma jambe ne répond plus et racle le sol. Mais avec l'orthèse qu'on veut me fabriquer ici, j'ai grand espoir», conclut-elle avec un grand sourire. (Matteo FRASCHINI KOFFI / AFP)
La 3D représente une petite révolution pour les médecins opérant dans des zones de guerre ou tout simplement reculées.

	L'un de ces appareils est ainsi testé à Dapaong, à plus de 600 km au nord de Lomé, et permet d'atteindre les patients les plus éloignés des centres de traitement hospitaliers, contrairement au moulage traditionnel, qui les oblige à se déplacer.  (Matteo FRASCHINI KOFFI / AFP)
«Le Togo est l'un des rares pays d'Afrique de l'Ouest disposant de bonnes structures orthopédiques, notamment l'Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux (ENAM), qui est partenaire du projet et forme des spécialistes venus de toute la région», précise Simon Miriel, chef de projet à Handicap International. (Matteo FRASCHINI KOFFI / AFP)
Le projet «Impacte 3D» proposé par Handicap International expérimente des orthèses imprimées sur mesure, qui équiperont gratuitement 100 patients grâce à un financement de 700.000 euros de la coopération belge.

	  (Matteo FRASCHINI KOFFI / AFP)
Après la phase de test qui devrait s'achever d'ici à fin 2018, seront déterminés les pays et les patients ciblés. Avec un objectif: réduire le prix de mise sur le marché des orthèses 3D, plus chères qu'un appareillage classique. Une première fois testées en 2016, les prothèses et orthèses imprimées à l'étranger oscillaient entre 1.500 et 2.000 euros pièce, une fortune dans une région où le revenu moyen ne dépasse généralement pas 100 dollars par mois. Selon Simon Miriel (Handicap International), les orthèses seront toutefois «beaucoup plus accessibles», car intégralement fabriquées sur place au Togo.

	  (Matteo FRASCHINI KOFFI / AFP)
Grâce à la 3D, il pourra peut-être marcher normalement dans quelques mois. Après le scanner de sa jambe et la confection de son appareil orthopédique, la malformation d'Emmanuel sera compensée – «il marche sur la pointe du pied droit», explique Enyonam Ekpoh, orthoprothésiste. Au Togo, beaucoup de handicaps sont liés à des maladies infectieuses comme la polio ou à des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les orthèses sont censées améliorer la mobilité des genoux et des chevilles, (Matteo FRASCHINI KOFFI / AFP)

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