Oman contribue à la lutte contre la piraterie maritime
Pétroliers grecs, japonais, chimiquier italien, cargo thaïlandais, vraquiers maltais et émirati, yacht américain… tous possèdent un point commun : ils ont été victime de piraterie entre le détroit d’Ormuz et l’océan Indien.
Ce détroit relie le Golfe arabo-persique, bordé par les Etats pétroliers comme le Koweït, Bahreïn et le Qatar, à la mer d'Oman. Avec ses 50 kilomètres de large et de ses 60 mètres de profondeur, il constitue un passage stratégique pour le transit du pétrole: 30 à 40% de la production du Proche-Orient passe par ce couloir.
La rive omanaise du détroit d’Ormuz, la péninsule du Musandam, est séparée du reste du sultanat d’Oman par un territoire appartenant aux Emirats Arabes Unis.
Des attaques menées de Somalie
Mascate contrôle avec Téhéran la sécurité de cette zone de transit international que tous les pays peuvent emprunter, conformément à la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer. Oman entretient une neutralité bienveillante avec son voisin avec lequel il doit, en outre, régler les trafics qui passent par son territoire.
Cette zone économique attire les pirates, principalement venus du Puntland, zone de non-droit située en Somalie, où la guerre civile nourrit le phénomène. Sur 352 attaques de navires recensées dans le monde de janvier à septembre 2011, 56% ont été menées par des Somaliens.
Les attaques ont lieu dans une zone de la taille de l'Europe
La mer d’Oman et les côtes du sultanat sont en première ligne, même si le golfe d'Aden, au large des côtes de la Somalie, reste la zone la plus dangereuse puisque 92% des prises d'otages y ont été perpétrées en 2010.
La zone de prédilection des bandits des mers s’étend aujourd’hui de Madagascar au Sultanat d’Oman et des Maldives au Kenya.
Selon le Bureau Maritime International (BMI), au 5 juin 2012, il restait 178 marins et 12 bateaux aux mains des pirates, qui agissent contre rançon. Toutefois, le BMI a annoncé un repli des actes de piraterie maritime au premier semestre 2012 : 177 contre 266 un an auparavant.
Oman noue des alliances
La lutte des Etats contre ce phénomène est la raison principale de ce recul. Allié des Occidentaux, le Sultanat d’Oman a développé un partenariat avec les Etats-Unis, notamment militaire, et appuie les initiatives de ses voisins pour lutter contre les attaques. Il a ainsi applaudi à la création d’un centre régional de lutte contre la piraterie au Yémen.
Il a aussi signé un accord avec Bruxelles pour permettre le transit et le stationnement d’avions de reconnaissance sur son sol et de patrouilles maritimes dans ses ports. Oman s’est inscrit au système de partage d’informations sur la piraterie Mercure, réseau internet sécurisé qui permet la coordination de tous les moyens opérant contre la piraterie dans la région.
Les gardes-côtes omanais interceptent régulièrement des attaquants. Fin 2011, dix d’entre eux ont écopé de peines de perpétuité après un assaut raté à bord d’un navire ancré dans la zone d’attente du port de Salalah, un centre de transbordement de conteneurs situé au sud d’Oman.
Haute tension dans l'océan Indien
France 3, Thalassa, 13 juillet 2012
La communauté internationale mobilisée
Lors d’une réunion le 17 avril 2011 à Dubaï, des professionnels du transport maritime, des ministres des Affaires étrangères, des assureurs – la Lloyd’s a créé une assurance anti-pirates de la mer – et des experts indépendants ont échangé leurs point de vue sur le sujet et mis en place des stratégies pour tenter d’y remédier.
Constituées par les Etats, plusieurs forces navales interviennent
La Combined Task Force 151, force internationale basée à Bahreïn et chapeautée depuis avril 2012 par le contre-amiral thaïlandais Tanin Likitawong, a été mise en place par les Etats-Unis début 2009 pour protéger les navires marchands et prévenir les attaques.
De son côté, l'Union européenne a lancé fin 2008 l’EU-Navfor, dont fait partie l’opération Atalante, mission navale qui interviendra au moins jusqu’en mars 2014. L'Otan dispose également d'un groupe naval permanent anti-piraterie depuis 2008, l’opération Ocean Shield.
Une lutte des Etats à laquelle il faut adjoindre celle des armateurs. Ils sont nombreux à utiliser des sociétés militaires privées pour sécuriser le transport maritime.
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