Soudan: fuite de milliers de civils après la prise d'Abyei par l'armée
Cet après-midi, le ministre d'Etat à la présidence, Amin Hassan Omer, s'est dit prêt à négocier "pour régler le problème" . De son côté, le gouvernement du Sud-Soudan a exigé la fin de l'occupation de l'armée nordiste, qu'il juge "illégale".
L'ONG Médecins sans Frontières a accueilli une quarantaine de blessés dans une de ses cliniques.
Les Nations unies ont appelé hier à une "cessation immédiate des
hostilités". Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères appelle "au retrait de la zone d’Abyei de toutes les forces militaires non autorisées".
Pour le Quai d'Orsay, cette prise de contrôle est "une violation grave de l'Accord global de paix de 2005 et de l'Accord de Kadugli signé en janvier dernier" entre les deux tribus rivales revendiquant la région d'Abyei.
L'Accord de Kadugli, du nom de la capitale de l'Etat du Kordofan-Sud, prévoit le retrait des troupes d'Abyei à l'exception de celles de la Force locale conjointe (police et armée du Nord et du Sud) et de la mission de l'ONU.
Des affrontements de plus en plus violents
Mais cette région connaît une recrudescence des
violences depuis le référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan, qui doit être effective le 9 juillet prochain. Elles se sont intensifiées au cours du mois d'avril et le 1er mai, des affrontements entre des militaires originaires du Nord du pays et la police locale avaient fait 14 morts, selon des responsables.
Surtout, les habitants d'Abyei ne se sont jamais prononcés sur le rattachement de leur région au Nord ou au Sud du pays. Le référendum prévu n'a finalement pas eu lieu, à cause d'un différend sur le droit de vote des Misseriya, une tribu de nomades arabes.
Entre 1983 et 2005 le Sud, essentiellement chrétien et animiste, s'est opposé au Nord, majoritairement musulman. Le conflit, qui a fait plus d'un million de morts, a pris fin lors de la signature d'un accord de paix, mais d’intenses négociations sur le partage des ressources pétrolières n'ont jamais été réglées et la stabilité économique des deux régions est restée incertaine.
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