Darfour : le Soudan va remettre Omar el-Béchir et d'anciens dirigeants à la Cour pénale internationale
L'ancien président soudanais purge déjà une peine de prison, après sa condamnation pour corruption en décembre 2019.
Le Soudan va remettre à la Cour pénale internationale (CPI) trois anciens dirigeants, parmi lesquels l'ancien président déchu Omar el-Béchir, recherchés notamment pour "génocide" et crimes contre l'humanité lors du conflit au Darfour, annonce mercredi 11 août la ministre des Affaires étrangères.
Lors d'une rencontre avec le nouveau procureur général du tribunal basé à La Haye (Pays-Bas), Karim Khan, en visite à Khartoum, la ministre Mariam al-Mahdi a souligné mercredi "l'importance" de la coopération de son pays avec la CPI "pour obtenir justice pour les victimes de la guerre du Darfour".
Environ 300 000 victimes au Darfour
Ce conflit dans la région de l'ouest du pays a opposé à partir de 2003 le régime à majorité arabe d'Omar el-Béchir et des rebelles issus de minorités ethniques qui s'estimaient marginalisées. Il a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, notamment durant les premières années de violences, d'après les Nations unies.
Omar el-Béchir a été renversé en avril 2019, après des mois d'un mouvement populaire inédit. Déjà reconnu coupable de corruption en décembre 2019, l'ex-président est actuellement détenu à la prison de Kober, à Khartoum. Il est aussi jugé par la justice soudanaise pour son rôle dans le coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir en 1989, mais son procès a été à plusieurs reprises reporté depuis juillet 2020.
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