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ENTRETIEN. Opérations d'évacuation au Soudan : "Nos militaires sur place ont fait le maximum au péril de leur vie", déclare l'ambassadrice de France

La France a évacué 538 personnes dont 209 Français en assurant plusieurs rotations aériennes entre Khartoum et Djibouti. Un militaire français, membre des forces spéciales a été blessé au cours de l'évacuation. Des opérations délicates et dangereuses explique Raja Rabia, ambassadrice de France au Soudan.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Débarquement de ressortissants français et d'autres nationalités sur la base militaire de Djibouti le 23 avril 2023 pendant l'opération "Sagittaire" (ADJ LAURE-ANNE MAUCORPS EP DERRI / ETAT MAJOR DES ARM?ES)

"Ça a été très difficile à mettre en place. Nos militaires sur place ont fait le maximum au péril de leur vie", déclare ce mardi en exclusivité à la rédaction internationale de Radio France Raja Rabia, ambassadrice de France au Soudan, alors que les opérations d'évacuation se poursuivent dans le pays. 538 personnes dont 209 Français - parmi lesquels le personnel de l'ambassade - ont été évacués depuis le début de l'opération vers Djibouti. Ils sont attendus mercredi matin à Roissy. Quant à l'ambassade, elle a été fermée.

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franceinfo : Comment se sont passées les opérations d'évacuation ?

Raja Rabia : "Ça a été très difficile à mettre en place. Nos militaires sur place ont fait le maximum au péril de leur vie. Ils ont été chercher des Français directement chez eux, disséminés aux quatre coins d'une ville qui est très étendue. La communauté française a été remarquable dans cette crise qui s'apparente plus à une guerre de haute intensité qu'à une petite crisounette. Le sentiment général aujourd'hui c'est un immense soulagement et beaucoup de gratitude à l'égard de nos autorités. Tout le dispositif et les services de l'Etat ont été mobilisés pour faciliter cette évacuation. C'est bien la France qui a ouvert la brèche en quelque sorte et qui a obtenu des autorités soudanaises, aussi bien du général Burhane que du général Hemetti, de faciliter ces évacuations aériennes".

La chance que nous avons eue dans cette crise, c'est qu'elle est intervenue au moment des congés de Pâques. Il y avait beaucoup de familles françaises déjà parties en congés

Raja Rabia, ambassadrice française au Soudan

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Où en sont les opérations en cours ? Reste-t-il des Français à évacuer de Khartoum ?

"Il en reste très peu. Il y avait une dernière rotation prévue aujourd'hui. Nos militaires sont sur place pour continuer de sécuriser [la zone] mais le plus gros du contingent français est parti. La chance que nous avons eue dans cette crise, c'est qu'elle est intervenue au moment des congés de Pâques. Il y avait beaucoup de familles françaises déjà parties en congés. Nous avons pu avoir une relation continue, soit de l'ambassade soit depuis le centre de crise à Paris avec nos ressortissants, par téléphone ou Whatsapp, parce qu'internet n'a pas été coupé".

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Où en est l'évacuation des Français vers la France ? Quand sont-ils attendus en France ?

"Nous allons tous prendre un avion ce mardi soir (le 25 avril) affrété par Air France et le ministère des Armées. Nous allons arriver demain matin à Roissy. Tout le personnel de l'ambassade a été évacué. L'ambassade a été fermée. La résidence de France a également été fermée. Mais ce n'est pas parce que nous partons que nous n'allons pas continuer à travailler. Nous n'abandonnons pas nos amis soudanais. Il va y avoir une urgence humanitaire à laquelle il va falloir apporter une réponse collective".

Concernant le militaire français, commando des forces spéciales blessé au cours de l'opération d'évacuation, a-t-il été évacué directement vers Paris ?

"Je sais qu'il a été évacué rapidement par le premier avion militaire entre Khartoum et Djibouti. Je sais également qu'il avait été opéré sur place à Khartoum par le service de santé des armées - auquel je veux rendre hommage - avant d'être stabilisé et envoyé à Djibouti. Concernant les circonstances, il y a eu des échanges de tirs entre belligérants, ça ne visait pas, apparemment, le convoi humanitaire."

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