Le photographe nomade Claude Iverné expose son Soudan à la Fondation HCB
La première fois que le photographe, s’est rendu au Soudan - le plus grand pays d'Afrique avant d'être coupé en deux par la sécession du Sud en 2011 - remonte à 1999. Claude Iverné part suivre Darb al Arba'ïn, une ancienne piste transsaharienne qui reliait autrefois l’Egypte et le sultanat du Darfour.
A partir de cette expérience, il décide de documenter ce pays. Mais Iverné n’est pas qu’un photographe. A la fois vagabond, ethnologue, archiviste, écrivain, poète… Il veut ramener de ce pays complexe aux multiples ethnies et aux nombreux conflits des images différentes de celles relayées par la presse. Loin des clichés. Il désire montrer autre chose que les famines, les drames humanitaires ou les camps de réfugiés.
Tel un nomade, Iverné veut rester au plus proche de la vie, du quotidien. Ces photos minimalistes en noir et blanc, d’un gris sableux, traduisent ses sensations, restituent ses impressions face à ces paysages arides.
Christophe Ayad, journaliste au Monde, écrivait en 2012: «Il y a plus qu’une différence, un abîme, entre photographier l’Afrique et photographier en Afrique. Ce n’est pas une question de syntaxe, mais de point de vue. Claude Iverné (…) photographie en Afrique, c’est-à-dire à hauteur d’homme, d’égal à égal.»
En 2015, grâce à la bourse obtenue avec le Prix HCB, Iverné retourne au Soudan pour y photographier, cette fois-ci en couleur, le sud du pays. Mais la situation dangereuse dans laquelle est plongée cette région oblige le photographe à rentrer en France. Il décide alors de rencontrer des demandeurs d’asile, ce qui lui permet de clôturer ce périple soudanais entamé il y a près de vingt ans.
«J’aime bien les images qui ne se lisent pas tout de suite et qui se dévoilent peu à peu, pour laisser transparaître une idée cachée. D’ailleurs, c’est drôle, car certaines personnes ont remarqué comme un voile sur mes photographies, cette métaphore me plaît assez. Bien entendu, chacun peut y voir ce qu’il veut et a envie d’y trouver», conclut Iverné.
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