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Un projet de téléphérique va-t-il défigurer le Kilimandjaro?

Plus haut sommet d’Afrique, qui se dresse à 5895 mètres d’altitude au-dessus des plaines du Kenya et de Tanzanie, va-t-il accueillir un téléphérique ? C’est en tout cas le souhait du ministre du Tourisme tanzanien qui envisage cette installation pour multiplier le nombre de visiteurs. Un projet qui fait débat.

Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
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Un éléphant devant le Kilimandjaro (vu du parc Amboseli au Kenya). (YVES TALENSAC / PHOTONONSTOP / AFP)

La crête de neige éternelle qui domine encore le Kilimandjaro va-t-elle bientôt s’orner des poteaux d’un téléphérique ? La question peut se poser puisque le vice-ministre tanzanien des Ressources naturelles et du Tourisme, Constantine Kanyasu, souhaite faciliter la visite de cette montagne unique pour les touristes âgés. Selon lui, cet équipement permettrait des visites dans la journée au lieu de la randonnée actuelle, qui dure environ huit jours.

Le travail préparatoire à la réalisation de ce téléphérique a commencé avec des études d’impact. Mais selon le journal tanzanien (le Kilimandjaro est situé en Tanzanie) Exchange, "voyagistes, guides et porteurs ont vivement protesté contre la nouvelle installation, affirmant que l'ascension à pied de la magnifique montagne du Kilimandjaro est une expérience de toute une vie qui ne devrait jamais être compromise par les téléphériques".

Il pourrait réduire les recettes touristiques

Le journal précise que quelque 250 000 porteurs vivent annuellement de la montagne qui accueille environ 50 000 touristes par an. Autre critique, la construction de ce téléphérique porterait atteinte à la politique de conservation de la nature "car il encouragera le tourisme de masse et constituera une menace majeure pour l'écologie du mont Kilimandjaro".

Enfin, souligne le journal, la construction du téléphérique pourrait paradoxalement réduire les recettes touristiques du pays en raccourcissant la durée de séjour des visiteurs de huit à un jour. Les professionnels du tourisme "craignent que l’effet multiplicateur du déclin des frais d’entrée, de camping, de sauvetage et d’équipage se répercute sur l’économie nationale".

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