Achou, dessinateur tchadien, réfugié politique en France
«J'ai toujours dessiné quand j'étais petit. Alors j'ai intégré à 14 ans une association pour faire de la BD à N'Djamena, la capitale», raconte-t-il à l'issue d'une rencontre avec des lycéens au Mémorial de Caen pour qui il signe des autographes en forme de portraits.
Parti vers la BD, Achou, surnom qu'il s'est choisi, s'oriente vers le dessin de presse, faute de maison d'éditions spécialisée dans la BD.
«En 2002, j'ai commencé avec Rafigui, un journal d'actualité culturelle. Mais j'ai eu des ennuis, avec des gens proches du pouvoir, de la famille du président Déby. Ce n'était pas une vrai censure mais encore pire. Il y a là bas des choses ou des gens dont il ne faut pas parler», présise-t-il en continuant à dessiner.
Résultat, en 2004, Achou obtient l'asile politique en France. Et il continue à... dessiner. Pour TV5, Africulture. Des dessins sur l'Afrique ou sur la France.
Quelque 8 mois après les attentats de Charlie, la question de la liberté des dessinateurs est sur toutes les lèvres lors de ces rencontres de Caen où se mélangent des caricaturistes de nombreux pays. On a vu que même les dessins qui n'avaient pas une vocation militante pouvaient susciter l'incompréhension voir plus.
Pour lui, la «liberté d'expression du caricaturiste est relative. Comme tout phénomène culturel, elle dépend du lieu, de ce que la société peut accepter. Il y a des pays où on ne peut parler de sexe ou moquer la religion», reconnaît-il. Si sur son blog, il est totalement libre, il sait que pour être publiés ses dessins doivent être acceptés. «Là, je suis mon propre rédacteur en chef».
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