Présidentielle au Tchad : le camp du Premier ministre dénonce des "menaces et violences graves"

Au lendemain du scrutin, l'Union européenne avait déploré la mise à l'écart de 2 900 observateurs de la société civile.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une femme vote à l'élection présidentielle au Tchad, le 6 mai 2024, dans un bureau de la capitale, N'Djamena. (JORIS BOLOMEY / AFP)

L'élection présidentielle au Tchad s'est-elle tenue dans de bonnes conditions démocratiques ? Le parti Les Transformateurs, auquel appartient le Premier ministre tchadien, lui-même candidat, a dénoncé mercredi 8 mai des "violences et menaces graves" contre Succès Masra et ses partisans, ainsi que des fraudes lors du dépouillement. Nommé chef du gouvernement le 1er janvier par le président de transition et chef de la junte militaire, le général Mahamat Idriss Déby Itno, Succès Masra avait annoncé début mars qu'il se présentait face à lui.

Les résultats officiels doivent être annoncés le 21 mai, mais Les Transformateurs estiment déjà que "les Tchadiens ont voté massivement et exprimé très clairement leur ferme volonté de changement porté par le candidat" Masra. Pour appuyer cette déclaration, le parti évoque "des données compilées par les états-majors des candidats", sans plus de détails.

Au lendemain du scrutin, l'Union européenne avait déploré la mise à l'écart de 2 900 observateurs de la société civile, qui nuit selon elle à "la transparence" d'une élection présidentielle déjà mise en doute par l'opposition et des ONG internationales.

Le parti appelle "le peuple" à "défendre sa volonté exprimée dans les urnes"

Le parti Les Transformateurs ainsi que la Coalition justice et égalité, qui soutient également Succès Mascra, ont également dénoncé "des arrestations arbitraires" depuis le scrutin de lundi. Dans un communiqué lu sur la page Facebook du parti, il a cité mercredi "le refus d'accès à des bureaux de vote" pour observer le dépouillement, et "des violations inimaginables, y compris des tirs à balles réelles, afin de s'accaparer des bulletins et des procès-verbaux". Ainsi, Les Transformateurs appellent "le peuple à rester vigilant et mobilisé pour défendre sa volonté exprimée dans les urnes." 

L'opposition, violemment réprimée et dont les principales figures ont été évincées de la course à la présidence, considère Succès Masra comme un "traître". Elle estime que sa candidature avait pour but de donner un "vernis démocratique" à un scrutin "joué d'avance" pour Mahamat Idriss Déby Itno.

Cependant, en rassemblant des foules considérables durant sa campagne, le Premier ministre est finalement apparu comme un rival susceptible d'inquiéter le président sortant, le poussant possiblement à un second tour, prévu le 22 juin.

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