Tunisie : Ben Ali lâche du lest
Actualisé à 15h30
_ D'un côté, le bâton : c'est l'armée, discrète ces quatre dernières semaines, qui se déploie, bien visible, à Tunis. C'est le limogeage d'un haut gradé qui s'opposait à la répression des émeutes par des militaires (lire notre article). Un message de fermeté à l'adresse des émeutiers. Le régime du président Ben Ali espère qu'ils l'interprèteront comme une volonté de ne plus accepter de troubles.
De l'autre, la main tendue. Ce matin, le Premier ministre, Mohamed Ghanouchi, a annoncé la libération des manifestants interpellés pendant les émeutes, qui se sont déclenchées il y a quatre semaines. Une petite incertitude subsiste quant à savoir si toutes les personnes arrêtées bénéficieraient de cette mesure ou non. En tout cas, cette libération ne bénéficiera pas aux opposants historiques au régime.
Autre signe, le limogeage du ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem. Un paratonnerre idéal : c'est à la fois pour n'avoir pas pu juguler les émeutes et pour les avoir réprimées avec violence qu'il se voit éjecté. Le bilan officiel de ces quatre semaines de heurts se monte à 23 personnes tuées selon le gouvernement, environ 50, selon un syndicaliste.
_ Les émeutes qui se sont déclenchées à la mi-décembre dans des villes de province ont gagné Tunis et sa banlieue.
Dernière concession pour tenter de calmer la colère, la création d'une commission d'enquête sur la corruption des responsables publics. Elle est dénoncée depuis plusieurs années par l'opposition et par les ONG. Reste à savoir jusqu'où elle pourra pousser ses investigations.
Ces mesures sont les premiers actes concrets du pouvoir. Jusqu'ici, le président Ben Ali n'a fait que prononcer des discours dans lesquels il promet des créations d'emplois et accuse les émeutiers de commettre des “actes de terrorisme”.
- Malgré ces annonces, qui apparaissent comme autant de gestes destinés à ramener le calme, des affrontements étaient signalés en début d'après-midi, dans le centre de Tunis...
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