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Tunisie: sous Ben Ali, le Premier ministre avait "peur"

Le Premier ministre tunisien de transition, Mohammed Ghannouchi, contesté par la rue qui voit en lui un cacique de l'ancien régime Ben Ali, s'est engagé à quitter la politique après les élections prévues d'ici six mois et d'abroger "toutes les lois antidémocratiques". _ Il a assuré que sous le régime du président déchu Ben Ali, dont il était le chef du gouvernement, il avait "peur, comme tous les Tunisiens".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©Reuters)

“Après la transition, je me retirerai de la vie politique. Et même si on me propose d'être candidat après la période de transition, je prends ma retraite. Nous avons assez d'hommes capables et compétents” pour diriger le pays, a déclaré Mohammed Ghannouchi, dans une interview diffusée ce soir par les télévisions tunisiennes.

Cette déclaration est intervenue une semaine jour pour jour après le départ du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, alors que des milliers de personnes manifestent tous les jours à Tunis et en province pour demander la démission du gouvernement d'union nationale formé lundi et dominé par des membres de l'ancienne équipe.
Le Premier ministre a promis que “ toutes les lois antidémocratiques ”, lois électorale et antiterroriste ainsi que le code de la presse, “ seraient abrogées ” pendant la période de transition jusqu'aux élections présidentielle et législatives qui devraient avoir lieu dans les prochains mois.

Visiblement ému, parfois même au bord des larmes, ce technocrate de 70 ans a assuré que sous le régime Ben Ali, dont il a été le dernier chef du gouvernement, il “ avait peur, comme tous les Tunisiens ”.
Le Premier ministre s'est aussi engagé à préserver le statut de la femme, qui interdit la polygamie, la gratuité de l'enseignement et l'accès à la santé.

_ La Tunisie a observé aujourd’hui le premier jour d'un deuil national qui en durera trois, en “mémoire des martyrs” de la “révolution du jasmin”, le soulèvement populaire qui a provoqué en un mois la chute du régime honni de Ben Ali et qui a fait au moins 100 morts selon les Nations unies.

Mikaël Roparz, avec agences

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