Harcèlement sexuel : les Tunisiennes lancent #EnaZeda (MeToo) pour témoigner
De nombreux témoignages affluent sur les réseaux sociaux avec le hashtag (mot dièse) #EnaZeda (Metoo, Moiaussi, en arabe dialectal).
Tout a commencé par la diffusion de photos sur les réseaux sociaux. Une jeune lycéenne de Nabeul, qui se disait harcelée par un homme d’âge mûr, a posté des images de son "agresseur" dans des positions très embarrassantes dans sa voiture. Publiées jeudi 10 octobre, les photos ont eu un impact retentissant en Tunisie. L'homme accusé se révèle être un député du Qalb Tounes (Au Cœur de la Tunisie) fraîchement élu. Selon la lycéenne, citée par la presse tunisienne, le dirigeant de Qalb Tounes l’a suivie et harcelée alors qu’elle se rendait à son lycée à Nabeul. Il se serait ensuite "touché" dans sa voiture devant elle.
Parole libérée
Le principal intéressé se défend de s’être adonné à des plaisirs solitaires et explique qu’il est atteint du diabète et a dû uriner dans son véhicule. Son parti a ouvert une enquête interne et la justice s’est saisie du dossier. Selon Business News, le député est accusé de "harcèlement sexuel et d’atteinte aux bonnes mœurs" et devait se présenter ce lundi (14 octobre) au tribunal.
#EnaZeda
Sur les réseaux sociaux est apparu le hashtag (mot dièse) #EnaZeda (Metoo, Moiaussi, en arabe dialectal). De nombreux témoignages sur le harcèlement sexuel affluent. La parole s’est libérée, se réjouissent les internautes.
#enazeda le #metoo tunisien enfin là ! pic.twitter.com/WEkFtCcuIH
— lina ben mhenni (@benmhennilina) October 12, 2019
#EnaZeda Un mec m'a suivi en voiture pendant 10 minutes dans une rue déserte la nuit, j'ai lancé une serviette hygiénique usagée (#proud) dans sa voiture, il est revenu pour me dire "9a7ba makch metrobia"
— Malek L. (@Malek93) October 12, 2019
Mon maitre en 6eme primaire, touchait mes camarades de classe, je l’ai vu le faire, et on s’est réuni entre filles de 12ans et on a porté plainte à la direction de l’enseignement et Il a était écarté. A l’initiative de l’une d’entre nous.#EnaZeda
— elhem (@elhemk) October 11, 2019
En plein mouvement #metoo je me souviens de la frustration de ne pas avoir de canal pour en parler entres tunisien(nes). La plupart des discussions se limitaient à #Weinstein et #Hollywood. #Enazeda est aussi l'expression de la particularité de nos expériences de tunisiennes
— Amal Haouet (@AmalHaouet) October 11, 2019
Et si tu ne réponds pas à leurs avances (ou plus correctement leur harcèlement), ils te traitent de pute.. i know... #EnaZeda
— Nadia A. (@Naddo_O) October 12, 2019
https://t.co/kRkHPk6MxV
— Nadia A. (@Naddo_O) October 12, 2019
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