Grande grève générale en Tunisie. Les écoles sont fermées, les transports sont paralysés et les services publics perturbés. Le principal syndicat a appelé à cesser le travail pour demander des augmentations de salaire, dans un pays où l'inflation atteint 7,5%.
Loin de la côte touristique et de la Tunisie des plages se trouve Kasserine, un des berceaux les plus actifs de la révolution. Un symbole des villes oubliées par le pouvoir et minées par le chômage. Huit ans après, les mêmes boulots de rue pour les jeunes et le même désespoir. Des sandwichs brochette-harissa pour gagner quelque 5 euros par jour. "Si tu ne fais pas un petit boulot comme ça, tu crèves de faim. L'État est aveugle, il ne s'occupe toujours pas de nous", confie un des vendeurs de rues. "La révolution, on en attendait tellement, on n’a rien eu", ajoute un autre vendeur.
Une dégradation des conditions de vie
Un pouvoir sourd et méprisant, des privilégiés qui s'enrichiraient davantage sur le littoral, ce sentiment est toujours très fort chez les habitants de Kasserine. Voilà un an que des dizaines de diplômés chômeurs campent devant le siège du gouverneur pour réclamer un travail. Aucun d'entre eux n'a jamais réussi à travailler dans son domaine de formation. La désillusion est totale. Plus de 30% des diplômés tunisiens sont au chômage. C'est aujourd'hui l'ensemble de la population tunisienne qui est touchée par le coût de la vie, l'inflation a dépassé les 7%. La dégradation des conditions de vie reste, huit ans après la révolution, la préoccupation majeure des Tunisiens.
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