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Un mur entre la Tunisie et la Libye pour faire face au terrorisme

Le Premier ministre tunisien a annoncé la construction d'un mur de 168 kilomètres de long entre la Tunisie et la Libye. Il s'agit ici d'une des premières mesures du gouvernement pour mieux sécuriser le pays.
Article rédigé par Amira Bouziri
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les forces de sécurités tunisiennes au poste-frontière de Ras Jédir, à la frontière libyenne, le 14 décembre 2014. (FATHI NASRI / ANADOLU AGENCY)

Pour faire face au terrorisme, le Premier ministre tunisien Habib Essid a annoncé la construction d'un mur à la frontière de la Tunisie avec la Libye. Long de 168 kilomètres, situé entre les postes frontaliers de Ras Jedir et de Dhehiba, le mur n'occupera qu'une partie de la frontière d'environ 520 kilomètres. Les travaux ont déjà commencé, a expliqué le chef du gouvernement à la télévision nationale tunisienne, et le projet a été décidé depuis l'attentat du musée du Bardo, qui a fait 22 morts.
 
Ce mur sera accompagné d'une tranchée et de plusieurs postes de surveillance. Pour justifier sa construction, qui devrait s'achever à la fin de l'année 2015, le Premier ministre explique au micro de la radio Shems FM que «la frontière est peu sécurisée (…) et très difficile à protéger par sa longueur, et par le désert et les montagnes qu'elle traverse».

Le projet est vivement critiqué sur les réseaux sociaux.



Un passage pour les djihadistes
Le pays est «en état de guerre contre le terrorisme», a affirmé le président tunisien Béji Caïd Essebsi, après l'attentat de Sousse et ses 38 touristes tués sur la plage d'un hôtel. Il avait alors déclaré l'état d'urgence en Tunisie pour une durée de 30 jours tout en annonçant une série de mesures pour lutter contre le terrorisme.
 
Depuis le printemps arabe et la révolution libyenne, les autorités tunisiennes peinent à sécuriser leurs frontières avec la Libye. Territoire sur lequel de nombreux aspirants djihadistes tunisiens vont s'initier au maniement des armes. Ce serait notamment le cas de l'auteur de l'attentat à Sousse, Seifeddine Rezgui, et des deux terroristes de l'attaque du musée du Bardo en mars 2015. Selon les autorités tunisiennes, ces trois jeunes se seraient entraînés à Sabratha, à 70 kilomètres de Tripoli, à la fin de l'année 2014.
 
Trafic d'armes
La frontière libyenne est également un carrefour de trafics en tous genres. La ville de Ben Guerdane, à quelques kilomètres du poste-frontière de Ras Jédir, est devenue un grand marché de vente illégale, toléré par les autorités tunisiennes. Les contrebandiers vendent de l'essence, de l'électroménager, des cigarettes, des pâtes… Mais le trafic ne s'arrête pas aux produits du quotidien. En mars 2015, deux caches d'armes ont été découvertes dans cette même ville.
Une cache d'armes saisie près de la frontière libyenne et exposée au poste de la Garde nationale de Médenine, le 9 mars 2015. (ANIS MILI / REUTERS)

Construire un mur pour se protéger de pays frontaliers, d'autres en ont eu l'idée. En Arabie Saoudite, les travaux du mur, long de 950 kilomètres, qui les sépareront de l'Irak ont commencé en septembre 2014. Cette muraille parée, entre autres, de détecteurs de mouvements, de radars et de caméras de surveillance, est en train de se dresser contre l'Etat islamique, installé en Irak. D'autres murs séparent des pays entre eux, comme la Grèce et la Turquie, l'Espagne et le Maroc ou encore entre les deux Corées.

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