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Zimbabwe: le chef de l'opposition interpellé par la police

Le chef de l'opposition zimbabwéenne, Morgan Tsvangirai, a été interpellé par la police dans le sud-ouest du pays, avec d'autres hauts responsables de son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC)
Article rédigé par franceinfo
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A moins de trois semaines du second tour de l'élection présidentielle au Zimbabwe, l'étau se resserre autour des opposants au régime de Robert Mugabe. Morgan Tsvangirai, ancien leader syndical et candidat du changement, a été arrêté lors d'un contrôle routier puis transféré au commissariat de Lupane. Parmi les personnes interpellées figurent également la vice-présidente du MDC, Thokozani Khupe, et son directeur général Lovemore Moyo.

Lors d'une visite dans la ville de Bulawayo hier, Tsvangirai avait accusé "Mugabe de vouloir tranformer le pays en zone de guerre pour affaiblir la volonté du peuple et voler les élections du 27 juin." Arrivé en tête au premier tour le 29 mars dernier avec 47,9% des suffrages, Morgan Tsvangirai est le principal adversaire du chef de l'Etat. Peu après le scrutin, les violences politiques s'étaient multipliées dans le pays, les Nations unies imputant la grande majorité des attaques aux partisans du pouvoir.

Tsvangirai revient à peine d'un séjour de six semaines à l'étranger, officiellement pour convaincre les gouvernements voisins de faire pression sur le président Mugabe pour qu'il se retire. En son absence, le régime a laissé entendre qu'il pourrait inculper le chef du MDC pour "trahison" parce qu'il a revendiqué la victoire avant l'annonce officielle des résultats par la commission électorale du Zimbabwe.

L'opposition accuse les partisans du régime d'avoir lancé une campagne de représailles et d'intimidation pour influencer les électeurs avant le second tour. Le MDC a rencontré de nombreux obstacles dans sa campagne : Tsvangirai a été interdit à plusieurs reprises de participer à des meetings électoraux et son parti assure que 58 de ses partisans ont été tués depuis fin mars et a accusé les services de renseignements militaires de comploter pour assassiner son leader.

Morgan Tsvangirai a été arrêté à plusieurs reprises au cours de sa carrière d'opposant et avait été passé à tabac par les forces de l'ordre en mars 2007. En février 2002, juste avant la présidentielle, il avait déjà été accusé de "trahison" pour "complot" contre Mugabe. Encourant la peine de mort, il avait été acquitté en 2004.

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