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Au Mexique, le nom de famille peut coûter la vie

L’Etat du Guerrero au Mexique reste secoué par la violence des gangs. C’est ici qu’en septembre 2014, 43 étudiants qui manifestaient ont été enlevés puis assassinés. Les règlements de compte se multiplient sans grande formalité. Au point que les tueurs se trompent parfois de cible, ne se fiant qu’au nom de famille de la victime.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le 10 mai 2015, une milice armée investissait la ville de Chilapa Alvarez. Depuis, une quinzaine d'hommes est portée disparue. (AFP)

Il est extrêmement dangereux de s’appeler Nava ou Sanchez quand on habite à Chilapa. Le constat vient du porte-parole des familles de quatorze disparus de la cité.
Ils sont les victimes d’un fait divers sanglant dont le Mexique semble s’être fait le dépositaire.
 
Au cours du mois de mai 2015, un groupe de 300 hommes armés a fait irruption dans cette ville de 120.000 habitants, au nord d’Acapulco. Durant cinq jours, la milice y a fait régner sa loi, sans que les autorités n’interviennent. Ce groupe d’auto-défense a, selon les témoins, recherché le chef du gang de Los Rojos, Zenen Nava Sanchez.

Visiblement mal informé, le groupe est reparti bredouille. Mais depuis, une quinzaine d’hommes manquent à l’appel. Des hommes qui pour la plus part portent le nom de Sanchez…
 
Autre nom dangereux à porter, Carreto Gonzalez. Il s'agit de l’ancien chef de la police locale, démis de ses fonctions pour ses liens supposés avec le cartel de Los Rojos. Trois frères ont ainsi disparu ainsi que deux de leurs cousins. Ils étaient partis vendre une vache au marché local.

Dans ce cas, c'est encore leur nom de famille qui interpelle. Juan, Victor et Miguel Carreto… Cuevas au lieu de Gonzalez. Peu importe s'ils ne sont pas de la même famille que l'ancien policier. L’erreur d’état civil est flagrante, mais les narcos ne font pas dans la finesse…

Un seul but: faire peur 
Au royaume de la cocaïne, les règlements de compte sont légions. Nul doute que ces enlèvements ciblés visent à affaiblir un gang concurrent en frappant la famille du chef.
Et tant pis s’il ne s’agit que d’une pure homonymie. Au Mexique on n'est pas à ça près. Il s'agit toujours de marquer les esprits, parfois en usant des pires symboles: décapitation, pendaison, etc.

Plus de 80.000 personnes ont été tuées et 23.000 sont portées disparues depuis le début de l'offensive militaire anti-drogue de Felipe Calderon en 2006. L'action a été poursuivie par son successeur Peña Nieto, arrivé au pouvoir en 2012, sans beaucoup plus de résultats.

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