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Harvard essaie-t-elle de limiter le nombre de ses étudiants d'origine asiatique ?

Une plainte déposée vendredi 15 mai dénonce la discrimination dont seraient victimes les étudiants américains d'origine asiatique.

Article rédigé par Jéromine Santo-Gammaire
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Une plainte soutenue par 64 organisations de défense des droits a été déposée vendredi 15 mai pour dénoncer la discrimination mise en place par Harvard. (BRIAN SNYDER / REUTERS )

Harvard fait-elle en sorte d'accueillir moins d'étudiants d'origine asiatique ? Une plainte soutenue par 64 organisations de défense des droits a été déposée vendredi 15 mai. Elle dénonce la discrimination mise en place par la prestigieuse université de Cambridge, dans le Massachusetts.

La plainte s'appuie sur une étude portant sur l'examen d'entrée, comme le rapporte le New York Times. Ainsi, l'établissement aurait mis en place de façon officieuse des critères d'admission plus compliqués pour les étudiants américains d'origine asiatique dans le but de limiter leur nombre et d'atteindre un équilibre spécifique. Résultat : pour réussir l'examen noté sur 2 400 points, ceux-ci devraient obtenir en moyenne 140 points de plus que les étudiants blancs, 270 de plus que ceux originaires de la communauté hispanique et 450 de plus que les Afro-Américains.

"Une discrimination continue"

"Beaucoup d'études ont indiqué que l'université de Harvard était engagée dans une discrimination systémique et continue à l'encontre des Américains d'origine asiatique durant le processus d'admission", assure la plainte.

Robert Iuliano, consul général de Harvard, s'est défendu dans un communiqué en assurant que le nombre d'étudiants d'origine asiatique admis en premier cycle serait passé de 17,6 à 21% en dix ans. Une explication trop faible pour les associations, qui soulignent l'explosion du nombre de candidatures à cette même période.

Robert Iuliano estime que la politique de recrutement "respecte totalement la loi" et comprend différents aspects : l'examen d'entrée, mais aussi les activités extra-académiques et les qualités de leadership.

Des préjugés bien ancrés envers les Asio-Américains

"Il existe des préjugés bien ancrés selon lesquels les candidats asiatiques ne seraient pas suffisamment créatifs et ne sauraient pas prendre de risques, mais cela est faux", a affirmé Yukong Zhao, l'un des organisateur de la coalition. "Près de la moitié des start-up du pays dans le secteur technologique ont été lancées par des Asio-Américains." "Tous les groupes raciaux devraient être traités de la même façon", a-t-il renchéri sur NBC News.

En menant une action collective, les associations espèrent déclencher une enquête fédérale. La plainte affirme que les grandes écoles dont le processus d'admission ne prend pas en compte l'origine du candidat ont un taux d'admission d'Asio-Américains beaucoup plus élevé que celui de Harvard. Selon le New York Times, le California Institute of Technology accueillerait par exemple 40% d'étudiants américains d'origine asiatique. Pour Thomas Espenshade, sociologue à l'université de Princeton, cité par le New York Times, ce dépôt de plainte résulte d'un ras-le-bol plus ancien de la communauté.

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