Le Pentagone étudie le langage corporel de Poutine et Kim Jong-Un pour mieux les comprendre
Les portraits psychologiques de grands dirigeants ont été actualisés pour la dernière fois en 2012, selon un responsable du Pentagone.
Le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, en a appris l'existence après que le quotidien USA Today (lien en anglais) eut fait état de ces études, jeudi 6 mars. Un groupe de travail dépendant du Pentagone se penche sur l'étude du langage corporel de dirigeants étrangers, dont le président russe Vladimir Poutine, pour mieux cerner leur comportement, a reconnu un porte-parole du Pentagone, vendredi. Ces études, réalisées pour le compte du département d'Etat jusqu'au début des années 2000, sont maintenant effectuées pour le compte d'un groupe de réflexion du Pentagone appelé "Office of Net Assessment".
L'un des sujets d'étude a été Vladimir Poutine, qui a récemment entamé un bras de fer avec l'Occident sur le dossier ukrainien. Son portrait psychologique a été actualisé pour la dernière fois en 2012, selon ce responsable du Pentagone s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Une quinzaine de dirigeants étrangers ont ainsi été étudiés, parmi lesquels le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, l'ancien président irakien Saddam Hussein, le leader nord-coréen Kim Jong-Un ou encore l'ancien chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.
300 000 dollars par an depuis 2009
L'étude du langage corporel et des mouvements d'une personne peut permettre de dégager des habitudes comportementales éclairant la psychologie d'une personne, assurent les promoteurs de ce champ d'expertise. Ces études "ne sont pas utilisées pour élaborer une politique ou prendre des décisions", s'est défendu le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, contrairement à ce que USA Today (lien en anglais) affirme. Environ 300 000 dollars (215 000 euros) ont été dépensés chaque année depuis 2009 pour ces études, selon lui.
Dans une tribune publiée en 2004 dans un quotidien de Rhode Island, Brenda Connors, une chercheuse qui mène ces études pour le Pentagone, donnait quelques indications sur le comportement du chef du Kremlin. La façon qu'à Vladimir Poutine de se déplacer montre ainsi selon elle "un homme qui lutte pour avancer (...). Cette instabilité est compensée par un besoin criant de contrôle interne, qu'il manifeste en étalant sa force."
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