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"L’ouragan a fait exploser le béton" : les rescapés de Dorian à Grand Bahama contraints de quitter leurs quartiers dévastés

Après le passage de l’ouragan Dorian qui a ravagé au début du mois de septembre toute la partie nord des Bahamas jusque la capitale, Nassau, sur l’île de New Providence, les autorités organisent l’accueil des sinistrés.

Article rédigé par Thibault Lefèvre, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Vue aérienne d'un quartier de Freeport, sur l'île de Grand Bahama, ravagé par l'ouragan Dorian, le 5 septembre 2019. (ADAM DELGIUDICE / AFP)

"C’est arrivé tellement vite", se souvient Marie Ferguson, qui vivait mardi encore dans ce qu’il restait de sa petite maison cossue, du quartier résidentiel d’High Rock, au sud de l’île de Grand Bahama, près de 10 jours après le passage de l’ouragan Dorian qui a ravagé l’archipel. Ce sont des quartiers entiers qui ont été rayés de la carte, atomisés, pilonnés pendant près de 40 heures. Toute la partie nord-est de l’archipel est sinistrée : deux îles, deux langues de terre, Grand Bahama et surtout l’île d’Abaco sont ravagées et les habitants sont contraints d’abandonner le peu qui leur reste.

Probablement plusieurs centaines de morts

Le bilan provisoire est de 50 morts mais il sera sans aucun doute beaucoup plus lourd d’ici quelques jours : "Nous pensons qu’il  aura beaucoup plus de cinquante victimes, indique Christian Lampin, secrétaire national du Secours populaire, sur place dimanche dernier. Ce chiffre est impossible puisque des milliers de personnes sont restées sur place. Les témoignages reçus des populations encore sur place évoquent plusieurs centaines de victimes."

Le comptage est très compliqué : ce sont les premiers coups de pelle de bulldozer qui découvriront la majeure partie des corps.

Christian Lampin

à franceinfo

Comme la plupart des rescapés, Mary Ferguson a décidé en une matinée de tout abandonner avec son mari et ses quatre enfants. Une vie rassemblée à la hâte dans trois valises et une première nuit passée au milieu des 500 sinistrés, réunis depuis quelques jours dans un gymnase de la périphérie de Nassau. "C’est quelque chose à quoi nous n’étions pas du tout préparés, poursuit la rescapée. Une des principales raisons pour laquelle nous avons décidé de partir, c’est parce le pétrole a pénétré la nappe phréatique et on nous demande de ne pas dormir sur place. Donc pour des raisons sanitaires."

Les fuites viennent d’une raffinerie norvégienne, les toits des citernes ont été arrachés par le vent. "Le pétrole est parti sur deux kilomètres à la ronde et a tout pollué, raconte Max Bordet, volontaire au Secours Populaire, présent à High Rock mardi après-midi. L’ouragan a fait exploser le béton. Les écoles ont explosé, le poste de police a explosé. La caserne de pompiers a explosé."

Il n’y a plus de commerce, plus d’électricité, plus d’eau : il faut donc faire un choix : si on a des enfants, il n’y a pas d’autre choix que de quitter la zone.

Max Bordet

à franceinfo

Près de 5 000 personnes comme Mary et sa famille sont arrivées à Nassau depuis la réouverture, il y a trois jours, des vols réguliers entre la capitale bahaméenne et les îles ravagés par Dorian.

Les rescapés de Dorian à Grand Bahamas contraints de quitter leurs quartiers dévastés - reportage Thibault Lefèvre

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