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Panama: l'élargissement du canal centenaire subit des retards
Devenu indispensable au commerce mondial, le canal de Panama est en cours d’élargissement. Ce chantier pharaonique, dont le coût est estimé à plus de 3,7 milliards d'euros, va permettre le passage de cargos pouvant transporter jusqu’à 12.000 conteneurs, contre les 4.400 actuellement autorisés. Cette voie maritime avait été inaugurée en 1914, après trente ans de travaux.
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L'inauguration du nouveau canal de Panama était prévue en août 2014, soit tout juste 100 ans après sa mise en service. Elle est désormais reportée à fin 2015, voire début 2016.
Déjà en retard de plus d'un an, le plus grand chantier de génie civil au monde a été paralysé par une grève d’ouvriers, qui a débutée le 23 avril 2014. Le syndicat de la construction, Suntracs, réclame des augmentations de salaires de 20%, considérées comme excessives par les entrepreneurs. Cette «grève cause de graves préjudices aux travaux d'agrandissement du canal de Panama», a indiqué l’Autorité du canal de Panama (ACP) qui estime qu'elle va «retarder d'autant l'achèvement des travaux» et «affecter les prévisions de recettes de la voie».
L'ACP a rappelé qu'une grève, en 2012, avait déjà donné lieu à un accord pour une augmentation de salaires de 15% pour les travailleurs qualifiés et de 12,5% pour ceux non qualifiés.
Surcoût de 1,2 milliard d'euros
En janvier 2014, c'est un conflit financier entre l’ACP et le consortium chargé des travaux, Groupe Unis pour le canal (GUPC), qui avait ralenti puis arrêté le chantier pendant deux semaines. Réclamant 1,2 milliard d'euros pour faire face à d’importants surcoûts en ciment, en raison de failles géologiques, le GUPC avait décidé de suspendre les travaux tant qu'il n’obtiendrait pas gain de cause. Un acte que le président panaméen, Ricardo Martinelli, avait qualifié d'«irresponsable».
«Il s'agit de sujets techniques, de composantes du ciment, de questions géotechniques, géologiques, d'impôts, de taxes, de questions économiques, en relation avec les employés, de questions climatologiques», avait justifié un porte-parole de Sacyr. Ce constructeur espagnol dirige le consortium GUPC, également composé de la firme italienne Impregilo, de la belge Jan de Nul et de la panaméenne Constructora Urbana. GUPC avait remporté, en 2009, le contrat de conception et de réalisation des nouvelles écluses du canal, fixé à 3,2 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros).
Un accord partiel trouvé entre les deux parties, ayant coûté «35 millions de dollars» (plus de 25 millions d'euros), selon l'ACP, a permis la reprise des travaux. Le chef de l’État panaméen compte particulièrement sur ce chantier au potentiel considérable pour l’économie du pays et qui, selon ses propres termes, vont «bouleverser l'industrie maritime internationale».
5% du commerce maritime mondial
«L’extension du canal est devenue nécessaire pour moderniser les installations, répondre aux demandes d’un commerce maritime sans cesse croissant et faciliter le passage de plus de marchandises», a expliqué à RFI. le porte-parole du projet, Carlos Ferreira. «Il dessert 144 routes maritimes reliant 160 pays, atteignant ainsi plus de 1.700 ports dans le monde entier», a précisé l’ingénieur.
Outre l'élargissement des voies d'accès, le projet prévoit aussi le percement d'une troisième voie d'eau, l'élévation du niveau du lac Gatun, le creusement du lit du canal et la construction de nouvelles écluses. Chaque année, quelque 14.000 navires, transportant 300 millions de tonnes de cargaison, empruntent le canal de Panama, soit 5% du commerce maritime mondial. Après les travaux, des navires dits post-Panamax (de 386 mètres de long, 49 mètres de large et 15 mètres de tirant d'eau, contre 294, 32 et 12 actuellement) pourront également passer par le canal, du Pacifique à l'Atlantique.
Début des travaux en 2007
Les Panaméens avaient approuvé par référendum, le 22 octobre 2006, l'extension du canal dont les travaux ont débuté en septembre 2007. Le président de l'époque, Martin Torrijos, avait promis à la nation que les bénéfices du canal serviraient notamment à améliorer les conditions de vie des Panaméens les plus pauvres.
Chaque année, cette voie navigable de 80 kilomètres de long, dont la Chine et les Etats-Unis sont les principaux clients, génère déjà plus d'un milliard d'euros de dividendes qui pourraient quadrupler dès 2020. Mais combien de temps le canal de Panama restera-t-il rentable? Le Nicaragua a récemment annoncé la construction de sa propre liaison interocéanique dont les travaux débuteront fin 2014.
Déjà en retard de plus d'un an, le plus grand chantier de génie civil au monde a été paralysé par une grève d’ouvriers, qui a débutée le 23 avril 2014. Le syndicat de la construction, Suntracs, réclame des augmentations de salaires de 20%, considérées comme excessives par les entrepreneurs. Cette «grève cause de graves préjudices aux travaux d'agrandissement du canal de Panama», a indiqué l’Autorité du canal de Panama (ACP) qui estime qu'elle va «retarder d'autant l'achèvement des travaux» et «affecter les prévisions de recettes de la voie».
L'ACP a rappelé qu'une grève, en 2012, avait déjà donné lieu à un accord pour une augmentation de salaires de 15% pour les travailleurs qualifiés et de 12,5% pour ceux non qualifiés.
Surcoût de 1,2 milliard d'euros
En janvier 2014, c'est un conflit financier entre l’ACP et le consortium chargé des travaux, Groupe Unis pour le canal (GUPC), qui avait ralenti puis arrêté le chantier pendant deux semaines. Réclamant 1,2 milliard d'euros pour faire face à d’importants surcoûts en ciment, en raison de failles géologiques, le GUPC avait décidé de suspendre les travaux tant qu'il n’obtiendrait pas gain de cause. Un acte que le président panaméen, Ricardo Martinelli, avait qualifié d'«irresponsable».
«Il s'agit de sujets techniques, de composantes du ciment, de questions géotechniques, géologiques, d'impôts, de taxes, de questions économiques, en relation avec les employés, de questions climatologiques», avait justifié un porte-parole de Sacyr. Ce constructeur espagnol dirige le consortium GUPC, également composé de la firme italienne Impregilo, de la belge Jan de Nul et de la panaméenne Constructora Urbana. GUPC avait remporté, en 2009, le contrat de conception et de réalisation des nouvelles écluses du canal, fixé à 3,2 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros).
Un accord partiel trouvé entre les deux parties, ayant coûté «35 millions de dollars» (plus de 25 millions d'euros), selon l'ACP, a permis la reprise des travaux. Le chef de l’État panaméen compte particulièrement sur ce chantier au potentiel considérable pour l’économie du pays et qui, selon ses propres termes, vont «bouleverser l'industrie maritime internationale».
5% du commerce maritime mondial
«L’extension du canal est devenue nécessaire pour moderniser les installations, répondre aux demandes d’un commerce maritime sans cesse croissant et faciliter le passage de plus de marchandises», a expliqué à RFI. le porte-parole du projet, Carlos Ferreira. «Il dessert 144 routes maritimes reliant 160 pays, atteignant ainsi plus de 1.700 ports dans le monde entier», a précisé l’ingénieur.
Outre l'élargissement des voies d'accès, le projet prévoit aussi le percement d'une troisième voie d'eau, l'élévation du niveau du lac Gatun, le creusement du lit du canal et la construction de nouvelles écluses. Chaque année, quelque 14.000 navires, transportant 300 millions de tonnes de cargaison, empruntent le canal de Panama, soit 5% du commerce maritime mondial. Après les travaux, des navires dits post-Panamax (de 386 mètres de long, 49 mètres de large et 15 mètres de tirant d'eau, contre 294, 32 et 12 actuellement) pourront également passer par le canal, du Pacifique à l'Atlantique.
Début des travaux en 2007
Les Panaméens avaient approuvé par référendum, le 22 octobre 2006, l'extension du canal dont les travaux ont débuté en septembre 2007. Le président de l'époque, Martin Torrijos, avait promis à la nation que les bénéfices du canal serviraient notamment à améliorer les conditions de vie des Panaméens les plus pauvres.
Chaque année, cette voie navigable de 80 kilomètres de long, dont la Chine et les Etats-Unis sont les principaux clients, génère déjà plus d'un milliard d'euros de dividendes qui pourraient quadrupler dès 2020. Mais combien de temps le canal de Panama restera-t-il rentable? Le Nicaragua a récemment annoncé la construction de sa propre liaison interocéanique dont les travaux débuteront fin 2014.
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