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Président-candidat, Obama veut faire payer les millionnaires

Le chef de l'Etat américain a prononcé mardi soir le dernier discours sur l'état de l'Union de son premier mandat.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président américain, Barack Obama, lors de son discours sur l'état de l'Union face au Congrès, le 24 janvier 2012 à Washington (Etats-Unis). (SAUL LOEB / POOL / AFP)

Exercice annuel obligé pour tout président américain, le discours sur l'état de l'Union de Barack Obama face aux parlementaires était particulièrement attendu, mardi 24 janvier à Washington.

Neuf mois avant de briguer un nouveau mandat, le président démocrate sortant a livré une véritable feuille de route pour sa réélection, faisant face à un Congrès où ses adversaires républicains sont en position de force. FTVi revient sur les points principaux de cette intervention ainsi que sur les réactions qui l'ont suivie.

• Vers une réforme de la fiscalité

Parmi les principales annonces de Barack Obama figure l'appel à augmenter la fiscalité sur les plus riches, afin de "présenter les plans d'une économie construite pour durer"

Obama prône l'équité fiscale devant le Congrès (APTN)

"Nous pouvons soit nous contenter d'un pays où un nombre de plus en plus faible de gens s'en sortent bien, pendant qu'une part croissante des Américains s'en sortent tout juste, a-t-il déclaré. Ou nous pouvons rétablir une économie où tout le monde a une chance, où tout le monde fait son dû, et tout le monde joue selon les mêmes règles."

Pour ce faire, il a souhaité une réforme instituant un taux d'imposition minimal de 30 % sur les revenus des millionnaires. Une allusion à peine voilée à l'un des principaux candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle, le millionnaire Mitt Romney, qui a révélé mardi n'être soumis qu'à un taux d'imposition d'environ 15 %. Mais son appel à réformer une fiscalité avantageuse pour les détenteurs de capitaux, héritage de son prédécesseur républicain George W. Bush, s'est déjà heurté dans le passé à l'hostilité de ce parti.

Obama a en outre appelé de ses vœux une remise à plat du Code des impôts, de façon à inciter les entreprises à produire davantage aux Etats-Unis. Le président sortant a également opté pour un ton offensif contre Wall Street, et a souhaité renforcer l'arsenal juridique contre les abus des institutions financières. Enfin, il a parlé de la nécessité d'une réforme de l'immigration et promis de ne "pas renoncer aux promesses de l'énergie propre".

• La paix "encore possible" avec l'Iran

Barack Obama a entamé son intervention en évoquant certains dossiers de sa politique internationale, tels que la fin de l'engagement américain en Irak et la mort d'Oussama Ben Laden. Il a rendu hommage aux soldats de son pays en remarquant qu'ils "ne sont pas dévorés par l'ambition personnelle (...). Ils travaillent de concert."

Il a également mentionné la concurrence économique de la Chine, et s'est dit décidé à ce qu'elle s'effectue à armes égales, en promettant de combattre davantage le piratage et les pratiques commerciales déloyales. Concernant le programme nucléaire iranien, Obama a assuré qu'une solution "pacifique" était "encore possible", mais que "toutes les options" restaient sur la table et que les Etats-Unis étaient déterminés à empêcher Téhéran d'acquérir l'arme nucléaire.

Obama n'écarte aucune option dans le dossier du nucléaire iranien ( APTN)

Face à l'instabilité née des révoltes contre les régimes autoritaires dans le monde arabe il y a un an, Obama a promis que son pays resterait solidaire des forces démocratiques face à "la violence et l'intimidation".

• Pluie de critiques à droite

A peine le discours terminé, les républicains ont reproché à Obama de parler de projets économiques en oubliant son mauvais bilan en matière de chômage, qui atteint 8,5 %. Le parti conservateur a également pointé du doigt l'état des finances publiques, avec "une explosion sans précédent de dépenses", comme l'a souligné le gouverneur de l'Indiana, Mitch Daniels, dans la réponse officielle de sa formation.

Ce dernier a en outre jugé que la politique du président en matière d'énergie relevait de "l'extrémisme", allusion au rejet par Obama d'un permis pour la construction d'un oléoduc géant entre le Canada et les Etats-Unis. Le candidat à l'investiture Mitt Romney a quant à lui dit vouloir "que ce soit aujourd'hui le dernier discours sur l'état de l'Union de Barack Obama".

Dès mercredi matin, Obama ira décliner son message économique sur le terrain. En trois jours, il visitera cinq Etats qui pourraient s'avérer cruciaux pour sa réélection, de l'Iowa au Michigan, en passant par l'Arizona, le Nevada et le Colorado.

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