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Rapt des étudiants au Mexique, le pouvoir réagit enfin
La disparition de 43 étudiants à Iguala, au sud de Mexico, n’est que le énième épisode d’une série d’enlèvements parfois suivis de meurtres. Le crime organisé est partout au Mexique. Et les narcotrafiquants ne reculent devant rien pour tenir le marché. Cette fois, enfin, le pouvoir central semble vouloir agir.
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Des mandats d'arrêt ont été lancés mercredi 22 octobre 2014 contre le maire d'Iguala, José luis Abarca, son épouse et le responsable municipal de la sécurité publique.
L'élu est soupçonné d'être «l'instigateur des faits survenus à Iguala», a dit le ministre de la Justice, Jesus Murillo Karam, lors d'une conférence de presse à Mexico.
Le maire aurait donné «l'ordre d'affronter» les étudiants lors d’une manifestation. Il craignait que les élèves ne perturbent une opération menée par son épouse, directrice d'un organisme publique de protection de l'enfance.
Les étudiants ont été pris à partie lors de la manifestation.Il s’en est suivi une fusillade entre policiers municipaux et membres d’un cartel, provoquant la mort de six étudiants et l’enlèvement de 43 autres.
Le maire et son épouse, Maria de los Angeles Pineda, soeur d'au moins trois narcotrafiquants, sont liés au cartel des Guerreros Unidos, que les autorités accusent d'avoir fait disparaître les étudiants.
Une affaire de plus qui illustre le niveau de corruption qui règne dans cette région du Mexique. La région de Guerrero, au sud de Mexico, est difficile d'accès. Les cartels sont ultra puissants. A la fois liés aux politiques locaux, et à la police. Une quarantaine de policiers municipaux ont été arrêtés dans le cadre de l’enlèvement des étudiants.
Le gouvernement central semble enfin réagir. Depuis une semaine la police fédérale a pris le contrôle de treize villes de la province. Car l’émotion est vive dans tout le pays. Les manifestations se succèdent pour réclamer toute la lumière sur cette affaire, et le gouvernement se devait d’agir. Plus d'un mois après les faits, on ignore encore ce que sont devenus les étudiants. Des fosses communes ont été découvertes, mais jamais aucun corps n'a été reconnu comme celui d'un des étudiants.
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