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Venezuela: la crise pousse les femmes à se faire stériliser

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Le Venezuela s’enfonce dans la crise et les manifestations se multiplient. Pénuries alimentaires, inflation, effritement du secteur médical amènent un nombre croissant de jeunes femmes à se faire stériliser. Elles préfèrent ce geste radical plutôt que d'affronter les difficultés de la grossesse et l'éducation des enfants dans un pays au bord de la guerre civile.

8 photos de Carlos Garcia Rawlins illustrent ce propos

le système national public de santé garantissait l’accès gratuit aux soins pour tous les Vénézuéliens. Des dispensaires ont été implantés sur l’ensemble du territoire pour les plus pauvres. Tandis que des programmes d’aides aux maternités étaient mis en place. Aujourd’hui, les hôpitaux et les équipements médicaux ont vieilli et de nombreux médecins, sous-payés, quittent le secteur public.  (Carlos Garcia Rawlins/REUTERS)
Information confirmée par des agents de santé qui travaillent sur des programmes de planification familiale dans des hôpitaux publics. Pourtant, certaines femmes ont dû attendre pendant des mois avant de pouvoir se faire stériliser car les places sont limitées.  (Carlos Garcia Rawlins/REUTERS)
Pour pouvoir se faire ligaturer les trompes, les candidates devaient justifier de revenus très faibles et être déjà mère de quatre enfants. Aujourd’hui, ces conditions ont été allégées pour répondre à une demande croissante. Avoir deux enfants suffit. Au départ, quelques dizaines de femmes s’inscrivaient pour se faire opérer. Elles sont aujourd’hui des centaines. (Carlos Garcia Rawlins/REUTERS)
à toutes les requêtes, certaines se tournent vers des cliniques privées. Dans un quartier huppé de la capitale de Caracas, des dizaines de femmes participent à ces «journées stérilisation» dans de tels établissements où elles sont opérées à la chaîne. Mais ces établissements s’adressent seulement aux plus riches : les opérations peuvent coûter jusqu'à un an du salaire moyen vénézuélien.  (Carlos Garcia Rawlins/REUTERS)
par une travailleuse sociale du planning familiale à Caracas. Celle-ci rencontre jusqu'à cinq femmes par jour, contre une ou deux par semaine les années précédentes. Lorsque les femmes hésitent encore à se faire stériliser, elle tente de  les orienter vers des méthodes de contraception comme le stérilet, plus facilement disponibles et plus abordables financièrement que les pilules ou les préservatifs. (Carlos Garcia Rawlins/REUTERS)
Quand les pharmacies en ont, elles vendent un paquet de trois préservatifs pour environ 600 bolivars (55 euros). Une grosse dépense pour ceux qui gagnent le salaire minimum, 33.000 bolivars (3.000 euros). Au marché noir à Caracas, ces mêmes préservatifs peuvent coûter 2.000 bolivars (200 euros). Seule l'élite du Venezuela peut se permettre d’en acheter. (Carlos Garcia Rawlins/REUTERS)
être enceinte était un évènement joyeux. Mais aujourd’hui quand elle dit qu’elle attend un enfant, elle est très critiquée par son entourage. Avoir un enfant est d’autant plus difficile car il est très problématique de trouver des couches, des aliments et des médicaments pour bébés. (Carlos Garcia Rawlins/REUTERS)
l’Eglise critique sévèrement la stérilisation. Pour l'archevêque de Mérida, Baltazar Porras, le recours à cette méthode est une «barbarie». Dans le même temps, l’Eglise rejette toutes les formes de contraception et interdit l'avortement sauf si la vie d'une femme est en danger.  (Carlos Garcia Rawlins/REUTERS)

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