: Vidéo Lutte contre le narcotrafic en Equateur : Il faut "changer de paradigme", selon Gaspard Estrada
"Pour l’instant, les politiques sont plutôt en faveur du statu quo en place depuis cinquante ans", indique dans le Talk de franceinfo mercredi 17 janvier Gaspard Estrada, directeur exécutif de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes à Sciences Po Paris, alors que l'Equateur a été plongé la semaine dernière dans une crise sécuritaire majeure liée au narcotrafic.
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"Aussi, depuis une cinquantaine d’années, poursuit-il, la politique vise essentiellement à réprimer les cartels, à décapiter les organisations mafieuses, mais sans prendre en compte la logique économique des cartels et sans avoir en tête la question de la santé publique. C’est-à-dire comment changer de paradigme dans la lutte contre le narcotrafic."
Changer de braquet en dépénalisant ?
"Il est paradoxal de voir qu’en Amérique latine, conclut le politologue, un certain nombre de personnalités de droite et de gauche ont décidé de proposer ce changement de paradigme qui vise à dépénaliser et donner des informations qui soient étayées par des données pour proposer un changement de braquet dans la lutte contre les drogues."
Les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Défense des pays andins se réuniront en urgence dimanche à Lima pour évoquer les problèmes de la criminalité transfrontalière liée au narcotrafic, qui a plongé la semaine dernière l'Equateur dans une crise sécuritaire majeure.
L'annonce de l'évasion le 7 janvier du complexe de Guayaquil (sud-ouest) du redouté chef du gang des Choneros Adolfo Macias, alias "Fito", a provoqué une vague de mutineries avec prises d'otages dans au moins cinq prisons, des attaques contre les forces de l'ordre et d'autres actes ayant visé à semer la terreur. En réaction plus de 22 400 militaires ont été déployés, avec des patrouilles terrestres, aériennes et maritimes, tandis qu'un couvre-feu a été imposé.
>> Retrouver ici l'intégralité du Talk de franceinfo :
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