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WikiLeaks: Bradley Manning voulait "provoquer un débat public"

C'est la première fois que le soldat américain, qui a avoué être la "taupe" de WikiLeaks, s'exprimait sur ses motivations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Bradley Manning, le 8 janvier 2013 à Fort Meade (Etats-Unis). (MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Il voulait "provoquer un débat public". Bradley Manning, l'ancien soldat américain qui a avoué être la source de Wikileaks dans l'une des plus importantes fuites de documents confidentiels de l'histoire, a exposé jeudi 28 février ses motivations pour la première fois. Entre novembre 2009 et mai 2010, il a transmis des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan et 260 000 dépêches du département d'Etat.

"Je croyais que la publication (des documents) pourrait provoquer un débat public sur nos forces armées et notre politique étrangère en général", a expliqué le jeune homme de 25 ans à la juge Denise Lind, lors d'une audience préliminaire à son procès qui doit débuter début juin. Il a par ailleurs annoncé son intention de plaider coupable pour 10 chefs d'accusation sur les 22 pour lesquels il est poursuivi. Il se considère cependant innocent des accusations les plus graves, dont celle de "collusion avec l'ennemi" passible de la réclusion à perpétuité. Un plaider coupable accepté par l'accusation et la juge.

Une "exquise soif de sang"

Au cours de son exposé, Manning a dit s'être peu à peu retrouvé en porte-à-faux avec une armée qui "ne semblait pas accorder de valeur à la vie humaine". "Plus je tentais de bien faire mon travail, plus je sentais que je m'aliénais mes pairs", a-t-il expliqué. La bavure commise par un hélicoptère de combat contre des civils en Irak en juillet 2007, dont il a fait fuiter la vidéo, lui fait ainsi horreur et lui donne le sentiment d'une "exquise soif de sang" de la part des militaires. "Nous devenions obsédés par la capture ou l'élimination de cibles humaines", a-t-il témoigné.

Si les fuites pouvaient "embarrasser" son pays, elles ne pouvaient lui "nuire", juge-t-il encore: "je ne m'intéressais qu'aux documents dont j'étais absolument sûr qu'ils ne causeraient pas de tort" à la sécurité des Etats-Unis. Après avoir tenté en vain de prendre contact avec le Washington Post, le New York Times et le quotidien gratuit Politico, il s'est tourné vers WikiLeaks vers qui il a commencé à télécharger des fichiers depuis une librairie de la banlieue de Washington lors d'une permission en février 2010. Il a ensuite multiplié les fuites.

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