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Attentat de Karachi : une thèse "grotesque", affirme Sarkozy

Sept ans après l'attentat, qui avait coûté la vie à 14 personnes - dont 11 Français, qui travaillaient à la DCN de Cherbourg - l'enquête a abandonné la piste Al-Qaïda, et s'oriente désormais vers une "affaire d'Etats" : un attentat commandité par des militaires pakistanais pour punir la France de n'avoir pas payé des commissions... "Une fable", selon Nicolas Sarkozy.
Article rédigé par franceinfo
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Le chef de l'Etat a réagi en début d'après-midi, depuis Bruxelles, aux informations sur la nouvelle direction que prend l'enquête sur l'attentat de Karachi.
Un démenti ferme, et même à la limite de l'indignation, face à ce qu'il qualifie de "grotesque et ridicule".

Les juges antiterroristes ont rencontré les familles des victimes, hier à Cherbourg. Car l'attentat de Karachi, le 8 mai 2002, avait fait 14 morts, dont 11 ingénieurs français qui travaillaient pour les arsenaux de la DCN de Cherbourg.
_ Un kamikaze s'était précipité sur le bus qui les transportait, à bord d'une voiture piégée. Le régime avait mis en cause des activistes islamistes ; en avait condamné deux à mort - avant que ces derniers ne soient finalement acquittés le mois dernier...

“La piste Al-Qaïda est totalement abandonnée. Le mobile de l'attentat apparaît lié à un arrêt des versements de commissions” de la France au Pakistan dans le cadre de la vente de sous-marins Agosta, a résumé l'un des avocats des victimes.
_ En clair, les militaires pakistanais ont voulu punir la France, qui avait décidé de stopper le versement de commissions, plus ou moins occultes - plus que moins, d'ailleurs.

Plus grave, Me Olivier Morice explique que “ces commissions ont été arrêtées à l'arrivée de Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995 afin que des rétrocommissions” destinées à financer la campagne d'Edouard Balladur “ne soient pas versées”.
_ Une piste qui a surgi l'an dernier, quand des policiers avaient mis la main, lors d'une perquisition au siège de la DCN, sur des documents qui prouvent ces commissions.

L'enquête s'oriente désormais vers une affaire d'Etats, qui implique la France, le Pakistan et l'Arabie Saoudite, bailleur de fonds du Pakistan.
_ Une affaire qui risque bien de compliquer encore un peu plus les relations entre ces pays...

Guillaume Gaven, avec agences

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